Voir Venise et mourir.
Auteur : Craby.
Adresse : Craby@Marmotte.net
Genre : Jack et Sam / Aventure.
Saison : Le plus tard possible.
Résumé : Après un an de mariage Jack et Sam partent en
lune de miel. Mais avez-vous déjà vu une lune de miel de deux héros se passer
normalement ?
Spolier : Aucun, je crois.
© : Pas à moi, pas de sous et même si j’en avais je
doute que la MGM veuille bien me vendre les droits de Stargate. Quoique, ne
dit-on pas que tout s’achète ?
Note : Les phrases entre << et >> sont
en italien dans le texte.
Remerciement : Un grand merci à Cae pour son
soutien, ses conseils, son aide et son travail de correction.
Merci aussi à ceux qui m’ont envoyé un message d’encouragement.
Et enfin, merci à vous de lire ce fic.
Bonne lecture.
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Précédemment dans Stargate SG-1 :
La Grande Évasion : Dans un futur proche, la Terre est
sous le joug des Goa’ulds. Dans le but de modifier l’histoire, Rachel O’Neill
remonte le temps.
Le Jour où le Futur rencontre son Passé : Rachel O’Neill
arrive à notre époque et rencontre ses parents. Avec SG-1 elle modifiera les
événements qui ont condamné la Terre. Malheureusement cela lui coûtera la
vie.
Le Gouffre : Jack et Sam deviennent les hôtes des
symbiotes Tok’Ra, Lamtash et Anis.
Miroir déformant : Le SG-C reçoit la visite de quatre
voyageurs dimensionnels. Il s’avère très vite que leurs buts ne sont pas
très louables. Ils seront mis en déroute par SG-1 et le Général Hammond.
Les Aléas du Quotidien : Pour vivre son amour au grand
jour avec Jack, Sam quitte l’armée et reste attachée au projet comme
scientifique. Un nouveau membre la remplace dans SG-1 : le Lieutenant Natalia
Romanov, une Russe.
Timeslide : Un accident provoque un voyage dans le temps
et tout SG-1 se retrouve à l’époque de la première mission sur Chulack. Ils
doivent rentrer chez eux, sans créer de paradoxe temporel.
Le début de la fin : Le Sacrifice d’un Ange. Pour fuir
une planète sur le point d’être détruite par une supernova, SG-1 utilise un
vaisseau spatial. Bombardée par des radiations toute l’équipe risque la
mort. Daniel se sacrifie pour amener l’appareil à bon port. Mourrant, il
subit son Ascension.
Le début de la fin : Nexus : SG-1 se voit confronté un
être mystérieux nommé Nexus, Doté de capacités surhumaines, il accuse Sam
et Jack d’un crime mystérieux. Malgré leur évidente impuissance toute l’équipe
décide d’affronter l’agresseur.
Le début de la fin : Ragnarok : Le combat qui oppose
SG-1 et leurs alliés à Nexus tourne vite en faveur de ce dernier. Même Thor
et Daniel, des-Ascensionné, sont impuissants. Nexus n’est autre que William O’Neill,
fils d’un Jack et Sam d’une autre dimension, dont les actes ont causé la
destruction de leur monde Une guerre psychologique oppose Jack et Sam à leur
fils. Celui-ci reconnaît ses erreurs et essaye de les corriger. Résultat, il
modifie la réalité.
Renaissance : Nexus a modifié la réalité pour la
rendre "meilleure". Il faudra la résurrection de Rachel O’Neill
pour que tout revienne à la normale.
Devine qui vient dîner ce soir ? : Un vaisseau Goa’uld
s’écrase dans le sud de l’Angleterre. SG-1 doit s’allier aux forces
militaires britanniques et françaises pour neutraliser le Goa’uld qui s’y
trouve.
Trahison : La vérité éclate au SG-C : Janet Frasier n’est
pas Janet. Elle a été remplacée par une extraterrestre polymorphe pour
espionner la base pour les Goa’ulds. N’obéissant plus aux ordres, elle sera
tuée par un espion Goa’uld au sein de la Tok’Ra.
Stargate Unlimited : Une race extra-terrestre réunit
différents protagonistes venus d’époques diverses dont les Jack et Sam
contemporains, pour les envoyer dans un voyage dans le temps et ainsi être les
principaux artisans de la création de la Tok’Ra.
Conflit Familial : Un Asgard rebelle s’associe à un
Goa’uld pour faire tomber SG-1 dans un piège.
Opération Lazare : SG-1 apprend que Miria, la femme de
Daniel est toujours vivante et qu’elle est prisonnière du NID. L’équipe se
lance dans une opération de sauvetage.
Mise au point : SG-1 libère le docteur Frasier.
Après quelques explications entre tous les membres de la famille Jackson
(Daniel, Janet, Miria et Cassandra), Janet quitte la base laissant son poste à
celle qui l’avait remplacée : Miria.
Petit Voyage entre Amies : Suite à une expérience
qui tourne mal, Natalia et Rachel se retrouvent propulsé dans une dimension
parallèle au bord de la troisième guerre mondiale…
Vampires : SG-1 visite une planète dominée par des
créatures s’assimilant au mythe terrien des vampires.
Et maintenant, la suite…
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Vol American Lines 212, New-York / Venise, via Londres et
Paris :
- Mesdames et messieurs, nous vous informons que notre appareil va amorcer sa
descente sur Venise dans quelques instants. Veuillez attacher vos ceintures et
rabattre les tablettes se trouvant devant vous. La température au sol est d’actuellement
23 degrés Celsius, agrémentée d’une légère brise. Il est exactement
21h18, heure locale. Le commandant et tous les membres d’équipage
souhaitent que vous avez effectué un agréable voyage en notre compagnie et
espèrent vous revoir bientôt sur nos lignes.
- Debout ma belle au bois dormant.
- Mmmm…. Quoi ?
- Nous arrivons.
Sam se frotta les yeux pour se réveiller.
- Je me suis endormie ?
- Il semble. Mais je te rassure, tu n’as pas ronflé trop fort…
Sam donna une tape à son mari…
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Aéroport en banlieue de Venise :
Jack et Sam regardaient les autres passagers de leur vol
récupérer les uns après les autres leurs valises qui défilaient sur le tapis
roulant qui se trouvait devant eux.
- C’est quand ils veulent pour nos valises. Grommela Jack.
Pour toute réponse sa femme se contenta de bailler.
Le propriétaire de la dernière valise s’éloigna d’eux.
Jack soupira.
- Si nous allions voir à l’accueil ? Proposa Sam.
- Avons-nous vraiment le choix ?
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Accueil de l’aéroport :
- O’Neill ! Avec deux "L" !
- Jack, ne t’énerve pas.
- Je ne m’énerve pas, j’explique !
- J’ai bien compris monsieur O’Neill, mais ce que j’essaye de vous
dire c’est que vos valises et celle de ce monsieur n’arriveront que dans
une heure, par un autre vol.
- C’est un scandale ! S’exclama l’homme en noir, avec un fort
accent britannique. Vous vous rendez compte des pertes financières que va
engendrer un tel retard ?! J’exige de récupérer mes bagages
IMEDIATEMENT !
- Monsieur, je… Commença l’hôtesse.
- Je crois que, à moins que vous ayez la capacité de voler, vous devrez
attendre tout comme nous. Intervint Sam.
L’homme en noir, lança un regard tout aussi sombre que son
costume au docteur Carter.
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A quelques mètres de là :
Un mystérieux couple portait son attention sur les O’Neill
et l’homme en noir.
- Voilà notre homme.
- Bien, maintenant nous ne le lâchons plus….
A ce moment là, O’Neill tourna la tête de telle façon
que l’homme put voir le visage du Colonel.
Il se retourna rapidement pour que Jack ne puisse pas le
reconnaître.
- Quoi ? Demanda la femme. Qu’est-ce qu’il se passe ?
- Le couple, avec notre client, je les connais. Le type est dans l’armée
de l’air des USA, je crois que sa "femme" aussi.
- Des ‘ricains ? Etrange coïncidence.
- Encore plus quand nous savons ce qu’ils savent et ce que nous savons
nous.
- … ?
- Laisse tomber, je me comprends.
- Qu’est-ce qu’on fait ?
- Nous changeons légèrement le plan. Il y a de fortes chances qu’ils
soient ici pour la même chose que nous.
- Ce serais eux le contact de notre client ? Mais et les
Italiens ?
- Il faut croire qu’ils sont plusieurs sur l’affaire.
- Giovanni va avoir de la concurrence.
- Encore plus que tu ne peux l’imaginer. Encore plus…
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Au même moment, toujours dans l’aéroport et à quelques
mètres des O’Neill :
Un homme sort son téléphone portable de la poche
intérieure de sa veste. Il compose un numéro.
- << Allô ? Monsieur, c’est moi. Il vient d’arriver.
>>
- …
- << C’est à dire monsieur…Il semble avoir déjà pris contact
avec quelqu’un. >>
- …
- << Un couple de touristes, monsieur me semble t-il. >>
- …
- << Très… Très bien, monsieur. >> Bafouilla l’homme.
<< Comme vous voudrez, ce sera fait. Au revoir monsieur. >>
Son correspondant ayant raccroché, l’homme rangea son
téléphone dans sa poche intérieure. A la place, il sortit un mouchoir et
essuya les gouttes de sueur sur son front.
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Environ une paire d’heures plus tard. Dans un hôtel de
Venise :
Le groom ouvrit la porte de la chambre et rentra en portant
deux valises.
- Et voilà, nous y sommes. Voici la suite nuptiale. Annonça-t-il non pas
sans une certaine fierté. Il faut dire que la chambre était magnifique.
Le jeune porteur déposa les valises au pied d’une petite
table ronde située au centre de la vaste pièce.
- Le petit-déjeuner sera servi à partir de huit heures. Si vous avez
besoin de quoi que ce soit, faites le 12 sur votre téléphone. Il y aura
toujours une personne pour vous répondre à n’importe quelle heure. Je
vous souhaite une bonne soirée.
Ayant fini sont speech, le groom sembla attendre une
réaction de la part du couple. Jack sortit son porte-feuille et donna un billet
à l’Italien.
- Merci monsieur, bonne soirée.
- Merci, vous aussi.
Le groom ferma la porte derrière lui en sortant.
Sam se laissa tomber sur l’immense lit.
- Je suis épuisée. Quelle heure est-il ?
- Presque minuit. Répondit Jack. C’est le décalage horaire. Moi, ça me
donne faim. Je vais essayer d’aller me trouver à manger en bas.
- Le restaurant doit être fermé à cette heure-ci.
- Je sais, mais j’ai vu un distributeur de barres chocolatées. Ça me
permettra de tenir jusqu'à demain. Tu veux quelque chose ?
- Non, merci. Pendant ce temps, je vais prendre une douche.
- O.k., à tout de suite.
Et Jack sortit.
Sam ouvrit sa valise. Elle était vraiment trop épuisée
pour défaire entièrement ses bagages. Elle se contenta de sortir ses affaires
de toilette et sa tenue de nuit qu’elle posa sur le lit. Elle se déshabilla
et se dirigea vers la salle de bain qui était aussi vaste et luxueuse que la
chambre à coucher. A la vue du jacuzzi, Sam sourit à la pensée des moments
que Jack et elle passeraient dedans.
Sam rentra dans la douche, ferma la porte en verre trouble et
alluma l’eau. Tout d’abord froide, ce qui la fit frissonner, l’eau se
réchauffa rapidement ce qui eut pour effet de la détendre.
Mais alors que Sam se prélassait sous l’eau, la porte de
la chambre, pourtant verrouillée, s’ouvrit et quelqu’un entra.
L’homme, vêtu d’une combinaison intégrale noire
camouflant ses traits, s’approcha des valises du couple. Silencieusement il
entreprit de les fouiller.
- Hé ! Mais que faites-vous ?!
Visiblement, trop concentré sur ce qu’il faisait, le
cambrioleur n’avait pas vu que Sam était sortie de sa douche. Surpris, il
leva la tête et constata que la locataire des lieux se précipitait sur lui
malgré le fait que sa tenue se résumait à une serviette enroulée autour d’elle.
Quelque peu déconcerté par la réaction de Sam, il fallait
dire qu’il se serait plus attendu à ce qu’elle se mette à hurler ou bien
qu’elle parte en courant, l’homme en noir voulut déguerpire à toutes
jambes mais se cogna à la petite table circulaire
qui trônait au centre de la chambre. Sam voulut profiter de la faiblesse de l’intrus
pour l’attraper. Malheureusement, gênée par le fait qu’elle devait
maintenir sa serviette autour d’elle avec une de ses mains, de crainte de
finir en tenue d’Eve, Sam ne réussit pas à maintenir le semblant de prise qu’elle
exerçait sur le bras gauche de l’homme. Elle tenta de resserrer sa prise en
plantant ses ongles dans la chair de l’homme. Vraiment désireux de ne pas
rester là, le cambrioleur, donna un coup sec en avant avec son bras maîtrisé.
Sam lâcha prise, non pas sans labourer avec ses ongles, la chair de son
adversaire.
L’homme en noir se précipita vers la porte de sortie et l’ouvrit
tout aussi rapidement. A peine avait-il fait un pas qu’il rencontra un
obstacle du nom de Jack O’Neill. Sous l’impact de la collision, les deux
hommes s’étalèrent par terre, accompagné des barres chocolatées que le
Colonel ramenait.
Alors que Jack essayait de comprendre ce qu’il venait de se
passer, l’intrus se releva et partit en courant dans son couloir.
Jack vit sortir de la chambre, en grandes enjambées, sa
femme, toujours avec la même tenue.
Le Colonel se releva très rapidement, ne laissa pas se finir
la phrase de Sam et se lança à la poursuite de l’homme en noir. Ce dernier,
bien qu’ayant de l’avance sur le Colonel, n’avait pas un symbiote Tok’Ra
pour le booster. Jack aurait pu le rattraper, d’ailleurs il s’apprêtait à
le faire quant le poursuivant rentra dans un ascenseur et écrasa un des
boutons. Les doubles portes se refermèrent quelques instant avant que Jack n’arrive
sur lui.
O’Neill jura. Il fit quelques pas en arrière pour regarder
jusqu’où allait descendre l’ascenseur et constata qu’il ne semblait par
être disposé à s’arrêter avant le rez-de-chaussée.
Jack soupira à l’idée de devoir descendre tous ces
étages en courant.
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Chambre de Jack et Sam. Une heure plus tard :
- Et vous dites que quand vous êtes arrivé en bas, vous n’avez vu
personne ?
- En tous les cas, personne qui ressemble à celui que je poursuivais.
- Et vous êtes sûre qu’il ne vous manque rien ?
- Certaine, inspecteur. J’ai vérifié, il n’a rien pris.
- Dans ce cas là, vous avez eu de la chance. Non seulement, qu’il ne vous
ait rien pris mais en plus qu’il n’ait pas été armé. Quelle idée
aussi de vouloir jouer au héros ? Vous n’êtes pas Clint Eastwood.
- Désolée, j’ai réagi sans réfléchir.
- C’est bien ce que je vous reproche. Enfin… Généralement, ce genre de
cambrioleur n’est pas très courageux. Ce sont des gamins qui détroussent
les riches touristes étrangers. Il a du avoir plus peur que vous, madame O’Neill.
- Ça, je n’en doute pas.
La remarque de Jack fit sourire Sam.
Un des nombreux policiers qui s’affairaient dans la
chambre s’approcha de l’inspecteur.
- << Monsieur, nous avons fini de relever les empreintes. >>
- << Quelque chose d’ intéressant ? >>
- << A l’exception de celles du monsieur et de la dame, rien.
>>
L’Inspecteur soupira.
- << Très bien. Il nous reste toujours les échantillons de peau que
nous avons récupérés sous les ongles de madame O’Neill. Je doute que
cela nous amène à quelque chose, mais ne sait-on jamais… >>
Il se retourna vers Jack et Sam :
- Nous vous tenons au courant si nous apprenons quelques chose.
Pour ses hommes :
- << Allez les enfants, on remballe ! >>
Pour Jack et Sam :
- Et n’oubliez pas de passer au poste pour signer votre déposition. Sur
ce, bonne soirée.
Tous les policiers sortirent de la chambre.
- Et ce n’est que le premier jour… Constata Jack. Qu’est-ce que nous
réserve demain ?
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Ailleurs, un laps de temps plus tard :
Un homme frappa à une porte. Celle-ci s’ouvrit. Une malabar vêtu tout de
gris, lui fit signe de rentrer dans le luxueux bureau.
Assis dans un fauteuil en cuir, un homme d’un âge avancé contemplait la
nuit étoilée à travers une baie vitrée.
- << Monsieur… >> Murmura le nouveau venu.
- << La nuit est belle n’est ce pas ? >> Demanda l’homme
âgé, sans prendre la peine de regarde son interlocuteur.
- << Heu… Ou…Oui. Sans doute… Certes. >> Il sortit son
mouchoir et épongea son front humidifié par la transpiration.
- << Vous vous rendez compte que toute ces étoiles pourront être un
jour les nôtres ? >>
- << Je ne… Je ne saisis pas monsieur. >>
Le maître des lieux finit par décrocher son regard de la
voûte céleste et fixa son invité. Ce dernier déglutit avec difficulté.
- << Cela ne m’étonne pas. De toute façon, vous n’avez pas été
engager pour cela. N’est-ce pas ? >>
- << En effet, monsieur. >>
- << Alors dites-moi que vous avez réussi ce pour quoi je vous
paye ? >>
- << C’est-à-dire, monsieur… >>
- << Eh bien parlez donc, je ne vais pas vous manger. >>
- << Oui monsieur… Il n’avait rien sur lui. >>
- << Et cela vous étonne ? C’est un professionnel. Il aurait
été inutile de sa part de garder ce genre d’informations sous forme
manuscrite. Parfois Marcello, vous êtes stupide. >>
- << Heu… Certes Monsieur… Le fait est que nous n’avons pas pu
avoir les renseignements que nous voulions… monsieur. >>
Marcello venait de dire cette phrase comme si elle
signifiait son arrêt de mort.
- << J’en suis contrit. Je vous prenais pour un professionnel. Je
pensais que vous réussiriez à obtenir les renseignements grâce à vos
talents. >>
- << La cible s’est montrée plus… têtue que prévu, monsieur.
>>
- << Têtue ? Voyez-vous ça. >>
- << Cependant, monsieur, je suis en mesure de vous dire que notre
cible a eu un contact avec certaines personnes à son arrivée à Venise. D’après
mes recherches sur ces gens, il s’agirait de militaires américains,
monsieur. Je doute que leur présence soit due à une coïncidence. C’est
pourquoi je demande respectueusement votre permission de pousser mes
investigations sur ces personnes. >>
Le "Monsieur" poussa un soupir.
- << Marcello, si j’ai refusé la proposition financière du
Courrier et que j’ai préféré avoir recours à des méthodes plus
drastiques et moins commerciales, c’est parce que j’étais sûr qu’ainsi
mes dépenses financières seraient moins importantes. >>
Il s’arrêta quelques secondes.
- << Vous me faites perdre beaucoup de temps, Marcello. Et comme vous
le savez, le temps c’est de l’argent… Tachez de ne pas m’en faire
trop perdre car sinon vous devriez payer vous-même le manque à gagner.
Est-ce clair ? >>
- << Ou… oui, monsieur. >>
- << Bien. Allez maintenant, il se fait tard et vous avez encore
beaucoup de travail. >>
- << Oui, monsieur. Bonne nuit, monsieur. >>
Et Marcello sortit de la pièce en tremblant. Vivant. Il
était vivant. Le Don lui avait donné une seconde chance. Il ne devait pas la
laisser passer. Les Américains lui apprendraient ce qu’il voulait savoir,
coûte que coûte.
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Le lendemain, en fin de matinée :
Jack et Sam se promenaient, main dans la main le long des
canaux de Venise. Tels les touristes moyens, ils avaient passé toute leur
matinée à visiter la ville et à faire du lèche-vitrines pour commencer à
trouver des cadeaux pour tous leurs amis.
Alors que midi approchait, le couple déambulait le long d’un
des canaux secondaires qui parcourait la ville. Un attroupement attira leur
attention. A première vue, il se passait quelque chose de suffisamment
intéressant pour attirer les Vénitiens et suffisamment grave pour mobiliser la
police fluviale.
Mues par l’irrésistible curiosité qui caractérisait la
race humaine, Jack et Sam s’approchèrent du groupe de badauds. En plus de la
police, une ambulance était présente. Visiblement un
corps venait d’être retrouvé flottant dans l’eau du canal. Des plongeurs
ainsi que des ambulanciers sortirent le cadavre de l’eau.
- Ça alors… Murmura Sam.
- Mmmm ?
- Tu ne le reconnais pas ?
- Désolé, mais je n’ai pas de noyé dans mes relations. Je le
connais ?
- C’est l’homme de l’aéroport, celui qui, tout comme nous, avait
perdu ses bagages.
- Ha ! Ce type si désagréable ? Tu es sûre ?
- Certaine.
- Eh bien, dis donc. De ville la plus romantique, Venise est en passe de
devenir l’une des plus dangereuses pour les touristes. Des cambriolages et
maintenant des meurtres…
- C’est le lot de toutes les grandes cités. Viens, allons plutôt
chercher un endroit pour déjeuner.
- Bonne idée.
Jack et Sam commencèrent à se faufiler entre les gens qui s’étaient
attroupés derrière eux pour assister au "spectacle" :
- Pardon… Excusez-moi… Désolé… Pardon…
- Il n’y a pas de mal…
Jack s’arrêta net. Le fait que quelqu’un lui réponde en
anglais et non pas en italien l’interpella. Bon évidemment, il pourrait s’agir
d’un autre touriste mais cette voix lui était familière. Et O’Neill avait
une bonne mémoire.
- Hé ! Mais nous nous connaissons ? Demanda l’homme.
Jack regarda l’homme et chercha à mettre un nom sur ce
visage.
- Whitman ? Demanda Jack.
- Colonel O’Neill ? C’est bien vous ?
- En effet.
- Quelle bonne surprise.
Les deux hommes se serrèrent la main. Deux personnes se
raclèrent la gorge pour tenter de se faire remarquer. L’une derrière O’Neill,
l’autre derrière Whitman.
- Ho ! Sam, tu te souviens du Capitaine Whitman ? Nous l’avions
rencontré lors de notre "travail" en Angleterre. S’adressant à
Whitman. Vous vous souvenez de ma femme, Samantha ?
- Votre femme ? Je l’ignorais. Vous ne l’aviez pas présentée
comme telle à l’époque.
- Situation différente.
- Je le conçois. Enfin, je suis ravi de vous revoir madame O’Neill.
- Appelez-moi Sam.
- Alors appelez-moi Derek… Mais laissez-moi vous présenter mon épouse,
Mindy. S’adressant à sa femme : Sam et son mari sont américains.
- Salut. Lança la jeune femme.
Jack ne put s’empêcher de "bloquer" un instant
sur la dénommée Mindy : De longues jambes mises en valeur par une tenue
pas très longue, elle ; des hanches, "tout comme il faut" ;
une forte poitrine mise en avant par un décolleté plongeant ; de longs
cheveux blonds dignes d’une publicité pour une célèbre marque de
cosmétiques et un visage d’ange.
L’absence de Jack fut très brève mais suffisante pour que
Sam la remarque.
- Enchanté, appelez-moi Jack. Lança le Colonel, avec un stoïcisme
parfait.
- Salut, Jack. Répéta Mindy avec une voix mielleuse.
- Drôle de coïncidence de se retrouver ici. N’est-ce pas ? Demanda
Whitman.
- En effet. Répondit Jack.
- Vous vous connaissez comment ? Demanda Mindy.
- Disons que nous avons eu l’occasion de travailler ensemble sur une
affaire délicate. Expliqua Sam.
- Vous êtes militaires ?
- Oui. Répondit Jack
- Non. Contredit Sam.
- Ha bon ?
- Lui, mais pas moi. Expliqua Sam.
- Haaaaa !! Vous, vous devez être au moins Général !
Sam ne put s’empêcher de lever les yeux au ciel.
- Heu… non. Seulement Colonel.
- C’est déjà bien.
- C’est aussi ce que je pense. Hum… Et qu’est-ce qui vous amène
ici ? Si ce n’est pas trop indiscret.
- Ho, il n’y a rien d’indiscret. Nous fêtons notre quatrième
anniversaire de mariage. Répondit Whitman.
- Eh bien, pour une coïncidence. Nous, nous faisons coup double : Lune
de miel et nos un an de mariage. Expliqua O’Neill.
- Eh bien, vous parlez d’une coïncidence.
- N’est-ce pas ?
- Et si nous allions manger tous les quatre ensemble ? Proposa Mindy.
- Heu… C’est que… Commença Jack.
- C’est une excellente idée. Lança Sam.
- Ha bon ? Demanda Jack, quelque peu étonné.
- Parfait. Si vous êtes d’accord, j’ai repéré un petit restaurant
très sympathique en venant ici.
Jack et Sam se consultèrent du regard.
- Très bien, nous vous suivons.
Et les deux couples s’éloignèrent oubliant complètement
la raison qui les avait amenés à cet endroit…
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Le soir de la même journée :
- Eh bien, ce fut une excellente journée.
- Tout à fait d’accord avec vous, Jack. Confirma Derek. Je suppose que
vous voulez passer du temps en tête-à-tête, Sam et vous mais si l’idée
de passer une journée à quatre vous tente, vous savez où se trouve notre
hôtel.
- Nous n’y manquerons pas, Derek. Bonsoir vous deux.
- Sam, Jack.
- Derek, Mindy.
- Salut Sam, Salut Jack.
Et les deux couples se séparèrent. Une fois qu’il furent
hors de portée de leurs nouveaux amis, Jack poussa un long soupir de
soulagement.
Sam regarda Jack avec un regard signifiant " ne
cherche pas à te rattraper ".
- Quoi ? Demanda O’Neill
- Quoi ? Ho ! Rien. Si ce n’est " Enchanté,
appelez-moi Jack ", " A votre service Mindy ",
" C’est quand vous voulez Mindy ".
- Tu es… ? Tu ne vas pas me faire une crise de jalousie ?
- Jalouse ? Moi ? De Miss "Salut Jack, vous êtes au moins
Général". Je te signale qu’il ne doit pas avoir grand chose de
naturel chez elle. Mais ça je crois que tu avais remarqué. La prochaine
fois, je lui demanderai de porter un décolleté encore plus large. Cela te
facilitera le travail.
- Hé… Tu n’exagères pas un peu là. Je t’accorde que j’ai eu un
moment de faiblesse. Qui n’a duré qu’une seconde, d’ailleurs.
- Ouais, ouais, ouais…
- De toute façon, comme tu l’as dit, je préfère les beautés
naturelles. Comme celle que je tiens en ce moment dans mes bras.
Sam, dans les bras de Jack, prit un air mi-vexé,
mi-amusé.
- J’ai bon ?
- Ça va pour cette fois. Mais attention tu as un avertissement.
- Oui, madame.
- Ha, les hommes ! Pourquoi faut-il toujours que vous réfléchissiez avec
ce qui se trouve en dessous de votre ceinture ?
- Je croyais pourtant que tu aimais cette partie de mon anatomie.
- Idiot…
- Merci. Plus sérieusement, c’est vrai qu’elle n’arrange pas la
réputation des blondes.
- Il est vrai qu’elle est sympathique, mais bon, il faut bien dire qu’elle
n’a pas inventé l’eau chaude.
- Ce qui est assez étrange, c’est que Whitman m’a eu l’air d’un
type plutôt agréable et posé… pour un Anglais. Pas du tout avec ce
genre de fille un peu fofolle. Je la verrais plutôt courir après un type
deux fois plus âgée qu’elle et plein de fric.
- L’amour est aveugle…
- Mmm, sans doute.
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Un peu plus loin, l’autre couple, justement :
- Alors qu’en dis-tu ?
- Soit ils sont très doués, soit ils sont vraiment en lune de miel.
- J’en doute, pas avec ce que je sais sur eux et la raison qui nous amène
ici.
- Mais enfin, Derek, si tu me disais ce que tu sais pour que je puisse enfin
travailler correctement !
- Désolé, Mindy, mais c’est impossible. Même à toi, il y certaines
choses qui ne peuvent être dites.
Elle soupira.
- Si je comprends bien, non seulement, je dois continuer à jouer la cruche
de service mais en plus je ne dois rien savoir.
- Désolé, mais c’est comme ça.
- J’ai l’habitude.
- De ne rien savoir ?
- De jouer la blonde sans cervelle.
- Ho ! Pour revenir à Jack et Sam, tu vas contacter nos patrons, ils
pourront peut-être nous dire s’ils sont vraiment mariés.
- Si ce sont des pro, leur couverture sera parfaite.
- Je sais mais qui ne tente rien, n’a rien.
- Et toi, que vas-tu faire ?
- Les suivre pendant quelques heures. J’apprendrais peut-être quelque
chose d’intéressant.
- Très bien. Nous nous retrouvons à l’hôtel.
- Ok.
Et le couple se sépara.
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Quelques minutes plus tard :
Dans la douce soirée vénitienne, Jack et Sam regagnaient
tranquillement leur hôtel comme n’importe quel autre couple d’amoureux.
Le romantisme des lieux ou la fatigue avaient dû amoindrir
leur perception car ni l’un ni l’autre ne remarqua la voiture noire qui les
suivait, du moins pas avant que cette dernière accéléra, les doubla et freina
en leur barrant la route.
Quatre hommes sortirent par chacune des portes de l’automobile.
Vêtus de costumes sombres, ils menaçaient à présent les O’Neill avec des
armes.
- Montez ! Ordonna un des hommes dans un anglais très approximatif.
- Mais que… ?
- Montez ! Sinon… L’homme les menaça avec son arme.
Pas vraiment en situation de refuser, Jack et Sam montèrent
à l’arrière de la voiture, pris en sandwich entre des kidnappeurs.
La voiture noire redémarra et fila à toute allure.
Un homme arriva juste après en haletant. Malgré tous ses
efforts, Derek Whitman, qui avait assisté à la scène, n’avait pas pu
arriver assez vite. Et sans véhicule, impossible de les rattraper. Il regarda
à droite et à gauche à la recherche d’un moyen de transport. Il se mit à
courir vers la bande de jeunes qui discutaient sous un lampadaire.
- << Je vous l’emprunte ! >> Il sauta sur le scooter d’un
des adolescents.
- << Hé ! Non mais… !! >> Commença le
propriétaire du véhicule.
Derek sortit de sa poche une arme.
- << J’insiste ! >>
- << F…Faites. >>
- << Merci. >>
Et il se lança à la poursuite de la voiture noire.
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Environ une demi-heure après dans un lieu inconnu :
Les hommes de main obligèrent Sam et Jack à s’asseoir sur
des chaises. Là, ils leur attachèrent les mains dans le dos avec des menottes.
Une fois bien attachées, on leur enleva le bandeau qui les empêchait de voir
où ils se trouvaient.
La pièce était froide, humide et sombre. Les différents
objets placés en vrac ici et là laissèrent penser à notre couple qu’ils se
trouvaient dans une cave.
En plus des quatre kidnappeurs, Jack et Sam constatèrent qu’une
cinquième personne était présente. Assis lui aussi sur une chaise, avec son
costume, ses lunettes et son crane dégarni, O’Neill ne put s’empêcher de
le comparer à un comptable. Ce dernier regardait attentivement les passeports
du couple que les malabars leur avaient retirés quelques instants auparavant.
- Tiens ? On nous a donné une nouvelle chambre ? C’est clair
que cela ne va pas améliorer l’image de marque de l’hôtel. Lança
Jack.
- Monsieur… O’Neill… Vous êtes du Colorado ? Est-ce un bel
endroit ?
- Je trouve. Mais je ne suis pas très objectif, monsieur… ?
- Marcello. Monsieur Marcello.
- Monsieur Marcello, je suppose que vous ne nous avez pas amenés ici pour
faire la conversation ?
- Eh bien en fait, si.
- Ha ?
- Oui, j’aimerais vous poser quelques questions.
- Nous vous écoutons.
- Qu’est-ce qui vous amène dans notre belle ville ?
- Nous sommes en lune de miel. Vous savez, Venise, ville romantique…
- Je vois…
- J’en suis rassuré.
- Que voulez-vous savoir exactement ? Demanda Sam.
- A votre arrivée dans notre ville, vous avez pris contact avec un homme…
- Si vous le dites.
- J’aimerais connaître le contenu exact de votre conversation et les
informations qu’il vous a transmises.
Jack et Sam se regardèrent quelque peu perdus.
- De qui parlez-vous bon sang ?
- Nous avons vu beaucoup de monde depuis notre arrivée ici.
- Allons… J’aurais aimé un peu plus de coopération de votre part… Je
fais allusion à l’Anglais avec qui vous avez parlé à l’accueil de l’aéroport.
Une nouvelle fois, Jack et Sam se regardaient sans trop
comprendre.
- Vous parlez du type qui a été aussi agréable qu’un serpent ? C’est
vrai que nous avons eu une longue et intéressante conversation. Que des
mots aimables ont été échangés. Lança Jack.
- Ecoutez, nous n’avons parlé que quelques minutes le temps de
récupérer nos valises qui étaient arrivés par le mauvais vol, ce qui
était son cas aussi. Nous ne pouvons pas dire que la conversation, si vous
pouvez appeler ça une conversation, fut très chaleureuse car il n’était
pas de très bonne humeur. Nous n’avons fait qu’échanger des
banalités.
- Vraiment ?
- Puisqu’elle vous le dit !
- (Soupir) Savez-vous qui je suis ?
- La mafia locale, je suppose. Mais ce qui m’amène à vous en poser
une : Savez vous qui nous sommes ?
- Des espions américains très empressés de récupérer une marchandise
qui ferait du bien à leur gouvernement.
- Haaa ! D’accord ! Se moqua Jack.
- C’était donc cela. Rajouta Sam. On nous explique jamais rien, à nous.
- Ça suffit !
- Ha, je crois qu’on l’a énervé.
- Il semble oui.
- Ecoutez-moi bien, jusqu’ici, j’ai été patient et poli. Mais si vous
refusez de répondre à mes questions… !!
A ce moment là, un téléphone portable sonna.
- Je crois que c’est le vôtre. Fit remarquer O’Neill.
Marcello sortit son téléphone de sa poche.
- << Allô ? >>
- …
- << Monsieur ? >>
- …
- << Bien, monsieur. Mais est-ce… >>
- …
- << A… à vos ordres, monsieur. >>
Il raccrocha.
- << Détachez-les. >> Ordonna Marcello à ses hommes. <<
Le Don veut les voir. >>
Les hommes de mains s’exécutèrent.
- Au premier geste inconsidéré, je n’hésiterai pas à tirer.
Avancez !
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Un salon, au rez-de-chaussée :
La porte s’ouvrit.
- Monsieur, ils sont là.
- Qu’ils entrent.
- Bien.
Marcello, Jack, Sam et deux gardes du corps rentrèrent
dans la luxueuse pièce.
- Monsieur… Commença Marcello.
Le maître des lieux leva la main pour lui faire signe de se
taire. Puis il s’adressa aux O’Neill :
- Asseyez-vous, je vous en prie.
Le couple obtempéra non pas sans s’être avant
consulté du regard.
- Soyez les bienvenus. Je vous prie d’excuser le comportement de mon
employé mais il a dépassé ses prérogatives. Je me nomme Augustus
Giovanni et vous êtes chez moi.
- C’est sympathique. Lança Jack.
- Merci. Je m’y sens bien.
- Je suppose que vous ne nous avez pas amenés ici pour parler de la
décoration ?
- En effet. Voyez-vous, tout laisse à penser que votre charmante épouse et
vous êtes en possession d’informations qui pourraient m’intéresser.
- C’est ce que votre… employé nous a laissé entendre.
- Le problème étant que nous ne savons pas du tout de quoi il s’agit.
Rajouta le docteur Carter.
- Voyez-vous, madame O’Neill, je suis un homme d’affaires et ai
parfaitement conscience que tout a un prix. Annoncez donc le vôtre. Je peux
me montrer très généreux.
Jack soupira.
- Ecoutez don Giovanni… Mais de quoi nous parlez-vous à la fin ?!?!
Giovanni prit le temps de regarder en silence ses
invités.
- Admettons. Je vais donc essayer de rafraîchir ou d’éclaircir votre
mémoire… Il y a de cela quelques temps, des "personnes" venant
des Iles britanniques sont rentrées en contact avec mon organisation. Ils
avaient acquis par des moyens, peu légaux il faut l’avouer, un appareil
de haute technologie, qui jusque là appartenait à leur gouvernement.
Giovanni s’arrêta pour regarder les visages du couple à
la recherche d’une quelconque réaction.
- Ces personnes désireuses d’augmenter leur capital financier se sont
adressées à moi, pour écouler leur marchandise… je dois bien avouer que
j’étais peu enclin à m’intéresser à ce genre de produits car il n’était
pas dans mon intérêt d’attirer l’attention du gouvernement britannique
sur mes affaires.
- Vous avez sûrement déjà beaucoup à faire avec le vôtre ?
- Silence ! Ordonna Marcello.
Giovanni se contenta d’émettre un rire étouffé.
Jack tiqua. Le mafioso l’avait appelé par son grade ce qui
signifiait qu’il savait qui il était.
- Mais étant d’une nature curieuse, il m’a paru sans risque d’accepter
de recevoir un simple Messager ou Courier me présentant ledit produit.
- Un démarcheur, en quelque sorte ?
- Vous pouvez voir cela ainsi, en effet.
- Bref, j’étais prêt à annoncer à cette personne que sa proposition ne
m’intéressait pas quand il m’a fait visualiser une bande vidéo très
intéressante.
Augustus Giovanni fit signe à un de ses hommes. Celui-ci
alla ouvrir un meuble qui contenait une télévision. Giovanni utilisa une
télécommande pour allumer le poste et se servit d’une autre pour mettre en
marche un enregistrement.
Jack et Sam eurent énormément de mal à cacher leur
réaction quant ils virent une séquence vidéo montrant l’enclenchement des
chevrons de la Porte des Etoiles suivi de la formation du vortex.
- C’est intéressant, n’est-ce pas ? Demanda Giovanni en arrêtant
la vidéo.
- C’est la bande annonce du dernier Spielberg ? Demanda Sam.
- Ho, tu sais, la science fiction et moi …
Ne tenant pas compte des commentaires des deux membres de
SG-1, le mafieux reprit :
- J’ai tout d’abord pensé, vous le conviendrez, qu’il s’agissait d’un
montage ou d’un canular. Mais devant… l’insistance des personnes m’ayant
fourni ce document, je l’ai fait analyser par des spécialistes.
- La proximité de la mort ça motive.
Giovanni sourit.
- Et vous l’aurez compris, cette bande est authentique.
- Ha bon ?
- Mais savez-vous à quoi sert cet appareil ?
- Griller des toasts ?
- Faire du pop-corn ?
- Voyager dans les étoiles.
- Haaaa !!! Vous m’en direz tant ! Lança O’Neill.
- C’était évident. Rajouta Carter.
- J’ai donc eu le plus grand intérêt pour la proposition du messager.
Mais voyez-vous le bénéfice financier que ses associés et lui désiraient
obtenir en compensation de cet appareil était tout bonnement…
astronomique. Si vous me permettez le jeu de mot.
- Je vous en prie.
- Le fait est que j’étais tout de même fort intéressé par la
proposition de cet homme. Après tout, qui n’a jamais rêvé d’aller
dans l’espace ?
- Personnellement je suis quelqu’un de très terre-à-terre.
- Je dois avouer avoir commis une erreur à ce moment là. Sur les conseils
de certaines personnes… Il porta son regard sur Marcello, celui-ci baissa
la tête …j’ai refusé la proposition du Courier et j’ai tenté d’obtenir
l’endroit où se trouvait l’appareil par des moyens plus…
- Drastiques ?
- Barbares ?
- En effet.
- Laissez-moi deviner la suite. Commença Sam. Non seulement il n’a pas
survécu mais en plus il n’a rien voulu vous dire ?
- Et je parie qu’il a fini au fond d’un des canaux de votre belle ville….
Je commence à comprendre pourquoi nous sommes là. Vous êtes persuadé que
comme nous avons parlé avec votre type à notre arrivée à l’aéroport,
nous sommes soit complices, soit en affaire. J’ai juste ?
- Je pense plutôt, vu vos identités que vous représentez une troisième
organisation chargée de récupérer l’appareil.
- Et nous sommes censés être qui ? Demanda Sam.
- Colonel Jonathan O’Neill, de l’armée de l’air des Etats-Unis d’Amérique,
travaillant dans une base militaire dans le Colorado. Docteur Samantha
Carter épouse O’Neill, docteur en astrophysique, ancien Major dans l’armée
précédemment citée, travaillant, elle aussi, dans la même base que son
époux sur des recherches en télémétrie spatiale. Quelle meilleure
couverture pour une enquête à Venise qu’un véritable couple ?
- C’est bien ce qu’il me semblait. Vous n’avez pas la moindre idée de
qui nous sommes.
- Il ne vous est pas venu à l’esprit que nous sommes vraiment en lune de
miel ! Et que nous n’avons vraiment aucune idée des aboutissements
de cette affaire ?
- Madame, je suis trop âgé pour croire aux simples coïncidences.
- Pourtant, vous devriez…
- Je renouvelle donc ma proposition financière en échange de tout
renseignement pouvant m’indiquer où se trouve l’appareil.
- Et il est dans votre intérêt d’accepter la proposition de don
Giovanni. Lança Marcello.
- Sinon quoi ? Nous allons servir d’alimentation pour les poissons de
Venise ?!
- Exactement !
- Marcello, voyons. N’effrayez pas nos invités.
A ce moment là, quelqu’un frappa à la porte du salon.
Celle-ci s’ouvrit et un homme curieusement habillé apparut
- Pizza expresse, à toute heure de la nuit.
Derek Whitman venait de faire son apparition habillé en
livreur de pizza.
Visiblement déconcertés par l’arrivée de cet homme, les
Italiens réagirent un quart de seconde trop tard.
O’Neill en profita pour donner un grand coup de coude dans
l’estomac de l’homme se trouvant à sa gauche. Le souffle coupé par le
puissant coup du Tok’Ra, le mafieux ne réagit pas quand un coup de poing dans
la mâchoire l’envoya voler sur la moquette de la pièce.
En synchronisation totale avec son mari, Samantha attrapa au
cou l’homme de trouvant à sa droite. Avec son autre main, elle saisit le
poignet de la main qui tenait l’arme que le garde du corps avait commencé à
sortir à l’entrée de Whitman. Impuissant face à la force de la Tok’Ra, l’homme
de main, non seulement lâcha son arme sous la pression de Sam, mais en plus
sentit ses pieds ne plus toucher le sol.
Marcello s’écroula sur le sol. Derek Whitman avait était
plus rapide que lui et avait logé, silencieusement, trois balles dans le corps
du second de Giovanni.
Sam lança sa victime à travers la pièce et celui-ci alla s’écraser
contre le mur et perdit conscience.
- Vous ! Lança O’Neill à Whitman. Je devrais vous casser la
figure !
- Moi ? Mais je viens de vous sauvez la vie !
- Après nous avoir mis dans de beaux draps !
- Comme si c’était ma faute ?!
- Messieurs ! Intervint Sam.
Carter tenait à présent en joue avec l’arme que son
adversaire avait lâchée, Augustus Giovanni.
- Qu’est-ce qu’on fait de lui ?
- Si vous me tuez, considérez-vous, vos familles et vous comme morts.
Expliqua calmement le mafieux.
- Vous, on ne vous a pas sonné !
- Attachons le et fichons le camp d’ici.
- Je suis d’accord, mieux vaut ne pas nous attarder.
Alors que Sam et Derek s’efforçaient d’attacher leur
prisonnier avec ce qu’ils pouvaient, Jack s’approcha de ce dernier et le
fixa dans les yeux :
- Je vous l’ai dit, vous n’avez pas la moindre idée de qui nous sommes
et dans quoi vous vous fourrez. Un conseil, il existe certaines choses
encore plus dangereuses que votre organisation sur cette planète et il vaut
mieux pour vous de rester dans les domaines qui vous sont familiers.
Croyez-moi, parmi tous ceux que vous pourriez rencontrer nous sommes les
moins pires.
Une fois qu’il fut correctement
attaché et bâillonné, le trio sortit de la pièce. Dans le hall d’entrée,
deux corps gisaient parterre.
- Ils n’ont pas voulu me donner de pourboire. Expliqua Whitman.
Ils s’empressèrent de franchir la porte qui donnait
sur un petit parc.
- Pas de chien ? Pas de garde ?
- Les chiens dorment. Quant à leurs maîtres…
- Ça va, nous avons compris.
- Etait-ce vraiment obligatoire ? Demanda Sam.
- Je vous signale qu’ils allaient vous tuer. Et puis de toute façon, ce n’est
pas mon œuvre.
Ils sortirent de la propriété par une grille entrouverte. A
ce moment là, une voiture freina devant eux. La porte côté passager s’ouvrit.
- Montez ! Ordonna Mindy.
- C’est son œuvre.
Une fois tout le monde à l’intérieur, Mindy démarra à
toute allure.
Derek commença à quitter sa tenue de livreur de pizza. Il
avait à peine retiré sa veste rouge que Sam lui attrapa le bras gauche.
- C’était vous ?! S’exclama-t-elle à la vue des marques de
griffure sur le bras de Derek.
- Quoi ? Demanda Jack.
- Notre pseudo cambrioleur, c’était lui !
- Désolé, mais il fallait bien que nous vérifiions si vous n’étiez pas
mêlés à cette histoire d’une manière ou d’une autre.
- L’une de ses manières étant de fouiller nos affaires et l’autre de
profiter d’une "rencontre fortuite" !
- Nous n’avions pas le choix, Colonel O’Neill. Derek vous l’a
dit ! Lança Mindy.
- Que tout le monde se calme ! Ordonna Derek. Nous engueuler ne mènera
à rien !
- Et je suppose que vous étiez au courant pour cette Porte des
Etoiles ?! Demanda Jack. Porte des Etoiles que les Britanniques ont
nié posséder quand nous leur en avons parlé !
- Porte des Etoiles ? Demanda Mindy.
- Heu… Colonel… Jack, elle ne sait pas…
- Ha bon ? Vous faites des cachotteries à votre femme, vous ?
- L’agent Sunset n’est pas ma femme. Ma femme m’attend chez moi. Mindy
est du MI-6, comme je l’étais moi aussi, il y a quelques années.
- Les services secrets Britanniques ?
- Eh oui, docteur. Je ne suis pas aussi cruche et blonde que je le laisse
paraître.
- Admettons. Mais le fait est que vous vous êtes faits voler votre porte,
que je le rappelle, vous n’êtes pas censés avoir.
- Colonel, je ne suis pas plus que vous responsable des décisions de mes
supérieurs. Moi je fais mon boulot, qui en l’occurrence consiste à
rattraper les bourdes des autres ! Lança Whitman.
- Quant à moi, j’aimerais que quelqu’un daigne m’expliquer ce que c’est
que cette Porte des Etoiles et ce qu’une astrophysicienne et un militaire,
dont les dossiers sont tellement top secret que j’en ai eu peur, viennent
faire là-dedans ?
- Vous lui faites confiance ? Demanda Jack.
- Relativement. Expliqua Le Capitaine Whitman, avec un regard plein de
reproches à Mindy.
Sam comprit qu’il y avait un contentieux entre ces deux là
qui ne devait pas dater d’aujourd’hui.
- C’est oui ou non ?
- Oui…
- Très bien. Mais ce qui va être dit ici ne devra pas en sortir, compris
miss MI-6 ? Pas de rapport, pas de compte rendu, rien.
- Vous m’en demandez beaucoup, Colonel.
- Elle obéira. Lança Whitman.
- … C’est d’accord, je ne dirai rien.
- Ce que nous appelons Porte des Etoiles est un appareil d’origine
extraterrestre qui permet de voyager sur d’autres planètes. Expliqua Sam
- Quoi ? C’est une blague ?
- Non, Mindy, c’est très sérieux.
- Et tu savais ça ? Pourquoi ne m’en a-t-on pas parlé ?
- Par ce que "on" a jugé qu’il n’était pas nécessaire que
tu sois au courant.
- Et comment ça marche exactement ?
- Vous n’auriez pas dû poser cette question. Dit Jack.
- En fait, il faut deux Portes des Etoiles. Une pour le départ et une sur
le monde d’arrivée. Expliqua Sam. Les portes emmagasinent une grande
quantité d’énergie pour créer un couloir sub-spatial qui permet de
parcourir de grandes distances à travers l’espace-temps et en un instant.
- En fait, c’est une sorte de déchirure spatiau-dimensionnelle ?
- Exact. Répondit Sam, très surprise.
- Et comment accède-t-on à ces couloirs ?
- Grâce à un vortex que génère la porte.
- Laissez-moi deviner. Interrompit Jack. Vous avez un doctorat en
Astrophysique ?
- Non, pas du tout.
- Mais alors, comment… ?
- Simple culture générale, Colonel.
- Je ne dirais pas vraiment que c’est "général" comme culture.
- Où nous emmenez-vous ? Demanda Carter.
- A un entrepôt désaffecté en banlieue qui nous sert de poste de
commandement.
- Je me suis permis de récupérer vos affaires à votre hôtel. Vos valises
sont dans le coffre. Il vaut mieux que vous ne retourniez pas là-bas,
certaines personnes doivent déjà vous y attendre.
- Ce n’est pas certain. Si cet Augustus Giovanni est aussi intelligent qu’il
le paraît, il n’insistera pas.
- Vous connaissez mal la mafia locale, Colonel.
- Possible. En attendant nous ne savons toujours pas où se trouve la Porte.
- Elle peut être n’importe où à présent. Fit remarquer Sam.
- Non elle est ici, à Venise.
- Comment le savez-vous ?
- Simple déduction logique. Parce que si nos voleurs ne sont pas bêtes,
ils savaient parfaitement qu’une fois qu’ils auraient pris contact avec
Giovanni, il leur serait impossible de faire rentrer la Porte dans le pays
voire la ville sans que celui-ci ne le sache. Et pour la même raison, il
leur est donc impossible de la faire sortir.
- C’est juste. Bonne déduction, Whitman.
- Mais dans ce cas là, vous n’aurez pas de difficultés à la trouver.
- Samantha, même si je faisais venir une centaine d’agents pour nous
épauler, vous savez quelle est la superficie de cette ville et le nombre d’endroits
susceptibles de cacher la Porte ?
Jack et Sam se regardèrent.
- Vous avez un ordinateur avec un modem ? Demanda Sam.
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Un entrepôt désaffecté, quelque temps après :
- Samantha, Jack, je vous présente Willy dit le Sphinx.
Au centre du grand et sombre entrepôt, se trouvaient
plusieurs tables où reposait tout un ensemble d’ordinateurs et d’appareils
électroniques dont les fils s’emmêlaient. Assis sur une chaise à roulette,
un homme à lunettes pianotait sur son clavier et fixait un des nombreux
écrans.
- Salut. Lança le Sphinx sans lever la tête. Vous m’avez ramené quelque
chose à manger ?
- Non, désolé. J’ai été obligé d’abandonner les pizzas en cours de
route.
L’informaticien grommela quelque chose d’inaudible.
- Que font les ‘ricains ici ?
- Ils vont nous aider.
- Ha ouais ? Et que vont-ils faire que nous ne pouvons pas faire
nous-mêmes ? Tout casser pour prouver qu’ils sont les
meilleurs ?
- Willy !
- Sphinx ! Appelle-moi Sphinx !
- Très bien…
- Monsieur… Sphinx, voudriez-vous bien me laisser votre place quelques
secondes ? J’aimerais bien utiliser vos appareils pour trouver… Se
tournant vers Derek… Il sait ?
- Non.
- … pour trouver ce que nous cherchons.
- Ecoute, ma poule…
- Ma poule ?
- Tss, tss, tss… Fit Jack en secouant la tête.
- Sphinx… ! Intervint Mindy.
Sam leur fit signe de laisser faire. Elle se pencha
légèrement pour pouvoir murmurer à l’oreille du Hacker.
- Monsieur Sphinx… Bougez vos fesses de là avant que je ne devienne très
"américaine".
Pour la première fois Willy daigna tourner la tête vers son
interlocutrice. Non pas à cause des menaces en elles-mêmes, mais plutôt parce
que le son de sa voix lui avait paru étrange. En croisant les yeux de Sam, il
perçut une étrange lumière en émaner. La réaction fut immédiate :
Sphinx se leva et offrit son siège à Sam.
- Allez-y, je vous en prie.
- Merci.
- Comment comptez-vous procéder ? Demanda Whitman.
- C’est très simple mais pour cela j’ai besoin de votre aide. Je veux
utiliser vos satellites de surveillance. Je pourrais utiliser les nôtres
mais je doute que les Européens soient très contents que des
"yeux" américains les regardent.
- Ça peut se faire, mais je ne vois pas ce que vous espérez trouver. Si c’était
aussi simple que ça, nous ne nous n’en serions pas là. Expliqua Derek.
- Je vous l’accorde, si vous n’avez pas les bons renseignements, vous
pouvez passer des jours et des jours à soumettre tout pays à toutes les
sortes de scanners, sondages et autres sans rien trouver.
- Et qu’est ce que vous appelez "bons renseignements" ?
Questionna Mindy.
- La Porte des Etoiles contient plusieurs cristaux que l’on ne trouve
nulle part sur Terre et qui émettent des radiations bien spécifiques.
- Des cristaux ? On ne m’en avait rien dit. S’étonna l’Anglais.
- Peut-être que vos scientifiques n’en savaient rien. S’ils n’ont pas
essayé de démonter la porte… Répondit Jack.
- Ha non, ça je peux vous le certifier, ils n’ont rien démonté. Il faut
dire qu’ils commencent juste à l’étudier.
- Ça explique.
- Et ça prendra combien de temps ?
- Ça dépendra. Une heure, un jour… Tout dépendra le moyen que ses
propriétaires ont utilisé pour la camoufler. Expliqua Sam.
- En clair, si elle est sous une couverture ce sera rapide mais si elle est
dans un coffre fort cela risque de prendre du temps ?
- Exact.
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A l’aube, un hors-bord s’éloignant à vive allure de
Venise :
- Docteur Carter, êtes vous sûre de vous ?
- Parfaitement Capitaine. La porte est là !
Sam désigna l’île dont le quatuor se rapprochait.
Jack regarda l’endroit avec des jumelles.
- Et qu’est-ce qu'il y a là-bas ?
- "Avait", Colonel, "avait". C’est une ancienne
fabrique de verre soufflé. Elle a fait faillite il y a des années. Aujourd’hui,
l’île est abandonnée. Expliqua Mindy.
- Mais il reste toujours les bâtiments. Reprit Derek.
- De vastes entrepôts pouvant facilement contenir une Porte des
Etoiles ?
- Oui, Colonel.
Le capitaine Whitman ajusta son oreillette :
- Sphinx, est ce que tu me reçois ?
- Cinq sur cinq, boss.
- La voie est libre ?
- Les scanners infrarouges de mes "yeux de l’espace" détectent
du monde sur l’ancien port de marchandises. Pour une arrivée discrète,
je vous conseille la petite crique du coté Ouest.
- Très bien. Et pour ce qui est de notre cible ?
- Votre truc est dans le seul entrepôt où il y a du monde. Je vous
guiderai une fois à terre. Mais faites attention, j’ai repéré plusieurs
groupes qui se déplacent. Sans doute des patrouilles.
- Reçu.
- Dites-moi, Samantha. Demanda Mindy. Vous vous souvenez comment on se sert
de ça ou bien il faut que je vous ré-explique ?
Elle agita son pistolet automatique sous le nez de Sam.
- Ça ira, merci. Je devrais pouvoir me débrouiller.
Sam enclencha le chargeur dans le pistolet et l’arma.
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Sur l’île :
Le corps s’écroula sur le sol.
- Dernière patrouille neutralisée. Annonça Jack dans son como. Mesdames,
vous êtes en place ?
Une voix se fit entendre dans l’oreille du Colonel.
- Samantha et moi sommes prêtes, Jack. Répondit Mindy.
- Vous avez entendu ? Demanda O’Neill à son partenaire.
- Oui. Utilisant son como : Sphinx, tu es toujours là ?
- Comme un chien, je monte la garde. Répondit la voix de l’informaticien
déformée par l’électronique.
- Quels sont les effectifs à l’intérieur ?
- Neuf signatures thermiques. La bonne nouvelle, c’est qu’ils sont tous
regroupés dans le bâtiment principal. Au moins vous ne pourrez pas les
rater.
- Espérons.
- Nous devrions leur proposer de se rendre. Lança Sam dans son
communicateur.
- Ça va pas ! Protesta Mindy. Vous avez vu le nombre qu’ils sont par
rapport à nous ?! Vous voulez en plus que nous perdions l’effet de
surprise ?!
- Sam a raison. Répondit calmement Jack. Nous ne sommes pas des meurtriers.
Nous nous devons de leur laisser une chance de se rendre. De toute façon,
comme vous l’avez dit, nous avons l’avantage numérique. Conclut Jack
sur un ton sarcastique.
- Quoi ?! Derek ! Dit quelque chose.
Whitman resta silencieux quelque seconde.
- Mindy, tu te souviens pourquoi j’ai quitté le MI-6 ?
- Ho ! Pitié, tu ne vas pas nous refaire ta crise de conscience
maintenant !
- Nous leur laissons une chance de se rendre.
- Mais… !
- C’est un ordre !
- Très bien. Mais nous allons le regretter.
- J’y vais. Couvrez-moi.
- Jack, c’est à moi d’y aller. Je suis responsable de cette mission.
- Peut-être, mais j’ai quelques avantages que vous n’avez pas en cas de
balle perdue.
- Je vois… laissez-nous dix minutes pour nous positionner et après faites
votre entrée.
- Ça marche.
Derek annonça dans son como. :
- Mesdames, dans dix minutes, les festivités commencent. En place.
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Dix minutes plus tard :
Jack regarda sa montre.
O’Neill dissimula son arme dans son dos, dans sa ceinture.
Il poussa les deux grands battants qui servaient de porte. Pour ouvrir une telle
masse seule, toute sa force de Tok’Ra fut mise à contribution. Mais aussi
pénible que soit l’effort, il espérait être assez spectaculaire pour capter
l’attention des locataires des lieux.
L’effet fut concluant. A contre jour, O’Neill fit son
entrée dans le vaste entrepôt avec neuf armes pointées sur lui.
- Messieurs et madame... enfin, je crois que c’est madame, bonjour.
- Qui êtes-vous ?! Et comment êtes-vous rentrés ici ?! Lança
un des interlocuteurs.
- Par la porte…
- …
Tout en faisant son discours, O’Neill aperçut le
Capitaine Whitman en train de faire les équilibristes sur une des énormes
poutres de fer du plafond.
- Désolé, mauvaise habitude. Disons que je suis le porte-parole d’un
groupe de personnes qui voudraient récupérer ce qui lui appartient sans
violence si possible.
- Mais qu’est-ce que vous nous chantez là ?!
- Je parle du grand cercle de fer qui doit se trouver dans la boite
derrière vous.
En effet, juste derrière le groupe armé se trouvait une
vaste caisse d’une taille tout à fait suffisante pour contenir une Porte des
Etoiles.
Les huit hommes et la femme échangèrent des regards mêlant
interrogation et surprise.
- Butez-le ! Annonça l’un d’entre eux.
Une seconde avant qu’un déluge de plomb ne s’abatte sur
lui, le Colonel O’Neill se jeta à couvert derrière une énorme caisse en
bois.
- C’est quand vous voulez ! Hurla Jack dans son communicateur, tout
en essayant de se protéger des morceaux de bois qui volaient à cause des
impacts de balles.
Une petite porte de service oublié, crochetée
préalablement par Sam, s’ouvrit en grand et deux tornades blondes la
franchirent. Elles tirèrent deux fois chacune et quatre hommes tombèrent.
De son perchoir, Derek Whitman avait une vue imprenable sur
ses cibles. Une rafale de fusil d’assaut en neutralisa trois.
Les deux derniers furent neutralisés par O’Neill qui
sortit de derrière sa protection en faisant un roulé-boulé avant de faire feu
et de toucher les deux fois.
En quelques secondes, l’affaire était réglée.
- Ce sont des amateurs ces types ? Demanda Mindy.
- Nan, c’est juste que vous êtes avec les meilleurs.
Pendant que Derek redescendait de sa hauteur, les trois
autres commencèrent à s’efforcer de vérifier le contenu de la caisse
géante.
- Alors ? Demanda Whitman en se rapprochant d’eux. C’est bon ?
Jack toqua sur la surface de la porte.
- Ça m'a l’air authentique.
- Voilà qui est parfait. Annonça une voix derrière eux.
Le quatuor se retourna en pointant leur arme en direction
de la voix.
- Giovanni ?!
- Bonjours Mesdames et Messieurs.
- Qu’est-ce que vous voulez ?!
- A votre avis ?
Le mafioso claqua des doigts. Sortant d’un peu de partout,
l’entrepôt se remplit en un rien de temps d’hommes armés menaçant le
groupe anglo-américain.
- Comme vous la voyez, j’ai à présent certains arguments quantitatifs de
négociation.
- Vive les maths ! Et alors ?
- Colonel… Beaucoup de sang a été versé. Inutile d’en rajouter. Soyez
raisonnable. Rentrez chez vous et tout ira bien. Vous avez ma parole qu’il
ne vous sera fait aucun mal.
- Pas de problème, nous rentrons mais avec ça.
Jack désigna la boite contenant la porte.
- Cet appareil est la propriété du gouvernement britannique. Vous n’avez
aucun droit dessus. Annonça Whitman.
- C’est sûr, ça va l’impressionner… Lança le Colonel pour
lui-même.
- Savez-vous ce qu’est cet appareil ? Demanda Sam.
- Madame O’Neill, croyez-vous que je ferais tout cela si je ne savais pas
ce qu’est cette machine ?
- Je vous l’ai déjà dit : Vous ne savez pas dans quoi vous mettez
les pieds.
- Vraiment Colonel ? Votre gouvernement et celui de vos amis craignent
à ce point que je puisse découvrir d’autres types d’appareils
extra-terrestres sur d’autres planètes ?
- Ce que l’on craint, justement c’est que vous rencontriez certains de
ces extra-terrestres.
- Ho ! Il y a vraiment des formes de vie encore vivantes sur d’autres
mondes ? Je n’en étais pas sûr.
- Croyez-nous quand nous vous disons qu’il vaut mieux ne pas les
rencontrer. Expliqua Whitman. Pour ma part, je n’en ai croisé qu’une
fois et je ne suis pas pressé de les rencontrer à nouveau.
- A ce point là ? Giovanni était visiblement très sceptique.
- Au point d’employer le mot guerre. Lança O’Neill.
- Jack… Murmura Sam.
- Nous n’avons pas vraiment le choix… Murmura-t-il à son tour.
- Une guerre ?
- Oui, une guerre. Apprenez que nous sommes en guerre contre une race
extra-terrestre belliqueuse dont le seul but est de nous réduire en
esclavage.
- Colonel, vous avez une imagination débordante, mais…
- Mais quoi ? Vous voulez peut être que ce soit un "gentil"
extra-terrestre qui vienne vous le confirmer ?
Giovanni, y compris certain de ces hommes, ne purent s’empêcher
de rire.
Sam tiqua. Son mari n’allait quand même pas faire ce
qu’elle pensait qu’il allait faire ?
- Des "gentils" extra-terrestres ? Vous me rassurez, j’ai
cru qu’un instant toute la galaxie était notre ennemie. Se moqua le
mafieux.
- Non, heureusement certains d’entre nous sommes les alliés de votre
monde. Répondit Lamtash.
Ses yeux brillèrent. La réaction des italiens fut un
mélange de surprise, d’incrédulité et d’incompréhension.
- Mais que…
- Nom de D… Laissa échapper Mindy.
- Mais… mais… Qu’est-ce que vous êtes ?!
- Les membres d’une race extra-terrestre qui vous demandent de les laisser
partir avec la porte.
- Tu le savais ? Murmura Mindy à son partenaire.
- Oui.
- Et tu ne m’as rien dit ?!
- Qu’est-ce que tu voulais que je te dise ? " Au fait, je
ne t’ai pas dit mais nous faisons équipe avec un couple d’extra-terrestres.
Mais ne t’en fais pas, eux c’est les gentils ". Tu m’excuseras
mais cette histoire est déjà assez dure à avaler comme ça.
Giovanni les regardait en silence. Il semblait peser le
pour et le contre.
- S’il y en a un seul qui éternue, ça va être un massacre. Maugréa
pour lui-même Derek.
- Très bien.
- Comment ça ?
- J’accepte de vous laisser partir avec cette "Porte des
Etoiles", mais à une condition.
- Laquelle ?
- Un jour je prendrai contact avec vous. Pas demain, ni dans un mois,
peut-être dans plusieurs années, je ne sais pas. A ce moment la, je vous
demanderai quelque chose, un service que vous ne pourrez refuser et que vous
devrez exécuter. Tous les quatre.
- Un service contre un autre, en quelque sorte.
- En effet.
O’Neill et les siens se consultèrent du regard et d’un
geste commun ils abaissèrent leurs armes.
- Parfait ! Lança Augustus Giovanni avec le sourire.
Il fit un geste à ses hommes et ceux-ci baissèrent
leurs armes.
- Eh le gars ! Est-ce que quelqu’un m’entend ?
C’était la voix de Sphinx qui se faisait entendre dans
leur como.
- Nous sommes là.
- Heu… J’ai une demi-douzaine de membres de la mafia locale qui viennent
juste de me quitter. Ça… Ça va de votre côté ?
- Ça peut aller répondit Derek.
- Qu’est-ce qui se passe au juste ?
- Je crois que nous pouvons dire que nous venons de vendre notre âme au
diable.
- J’ai l’habitude. Murmura Jack. J’ai l’habitude…
Fin de l’épisode.