Trahison

Auteur : Craby.

Adresse : Craby@Marmotte.net.

Genre : Épisode "Kleenex". Sortez vos mouchoirs.

Saison : Le plus tard possible.

Résumé : Il y a quelque chose de pourri au SG-C…

Spolier : Le Chasseur de Prime, La malédiction, La Tête à l’Envers.

© : Comme d’habitude, c’est pas à moi et gagne pas de sous. Le fais juste pour le plaisir

Remerciement : Merci à tous ceux qui m’ont envoyé un petit mot ( vous pouvez continuer ça fait toujours plaisir ).

Encore une fois je dédie cette fic à Cae qui a beaucoup attendu pour lire cet épisode.

 

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Précédemment dans Stargate SG-1 :

 

La Grande Évasion : Dans un futur proche, la Terre est sous le joug des Goa’uld. Dans le but de sauver leur monde, les derniers Terriens libres, pour la plupart des anciens du SG-C, prennent d’assaut un laboratoire Goa’uld. Leur but : utiliser une machine à voyager dans le temps et changer l’histoire. Le Général Jack O’Neill, le docteur Janet Frasier et bien d’autres mourrons pour permettre à Rachel O’Neill (fille de qui vous savez…) de rejoindre notre époque.

 

Le Jour ou le Futur rencontre son Passé : Rachel O’Neill arrive à notre époque et rencontre ses parents. Elle leur explique que l’intervention des humains lors d’une réunion des Grand-maîtres aura pour but de les unir contre la Terre, menant celle-ci à sa destruction. Conscients du danger et avec l’aide des Tok’Ra, les équipes SG décident de frapper fort et de prendre le risque de tuer les dirigeants Goa’uld. Grâce à l’aide de Rachel, les Grand-maîtres seront tués mais celle-ci perdra la vie pendant la mission.

Jack et Sam briseront les barrières qui les séparent et Daniel et Janet commenceront à flirter ensemble.

 

Le Gouffre : Ce qui devait être, au début, une simple mission de sauvetage d’une scientifique Tok’Ra perdue sur une planète, soi-disant déserte, tourne au drame. Sam victime d’un système de défense anti-humain fait une chute dans un ravin. Elle retrouve la scientifique Tok’Ra, qui n’est autre que Freya/Anis mourante, suite à une chute similaire à celle du Major. Sam gravement blessée accepte de devenir la nouvelle hôte d’Anis, Freya étant mortellement touchée. De sont côté, Jack refusant d’abandonner Sam, prend la décision de devenir l’hôte du symbiote Tok’Ra Lamtash, pour pouvoir secourir celle qu’il aime. Jack, Teal’C, Jacob et le Tok’Ra K’lyn réussissent à libérer Sam prisonnière de primitifs locaux.

 

Miroir déformant : Pendant que SG-1 est en mission de sauvetage, le SG-C reçoit la visite de quatre voyageurs dimensionnels : Le docteur Carter, le Colonel Kawalski, le docteur Jackson et son épouse Sha’ré. Ceux-ci prétendent voyager de dimension en dimension pour aider les autres mondes à lutter contre les Goa’uld en partageant les informations qu’ils ont pu récupérer lors de leurs voyages. Très vite, les voyageurs se veulent mal intentionnés et pillent les banques de données de la base. Heureusement le Général Hammond et le docteur Frasier soupçonneux, contrent leur plan. Le retour impromptu de SG-1 les empêchera de fuir.

Daniel demande à Janet de l’épouser.

 

Les Aléas du Quotidien : Sam et Jack subissent une évaluation pour savoir s’ils sont encore dignes de leur poste vu leur statut de Tok’Ra. Sam quitte l’armée et reste attachée au projet comme scientifique. Un nouveau membre la remplace dans SG-1 : le Lieutenant Natalia Romanov, une Russe.

Jack demande à Sam de l’épouser. Sam demande du temps pour réfléchir.

 

Timeslide : SG-1, plus Sam, est envoyé à Washington pour mener une enquête sur un civil construisant une porte des étoiles artisanale. Sur place, la situation dégénère quand le NID intervient, tuant le civil et endommageant la pseudo-porte. Celle-ci explose et envoie toute l’équipe environs six ans en arrière au moment de la première mission sur Chulack. Pour rentrer chez eux SG-1 doit utiliser la porte de Cheyenne Mountain. Ils sont confrontés pour un bref instant à leurs doubles du passé. Ils réussissent à renter à leur époque. Bien que l’histoire ne semble pas avoir été affectée par leur aventure, Sam s’inquiète des conséquences d’un tel voyage.

Mariage de Daniel et Janet. Sam accepte d’épouser Jack.

 

Le début de la fin : Le Sacrifice d’un Ange. Pour fuir une planète sur le point d’être détruite par une supernova, SG-1 utilise un vaisseau spatial. Bombardée par des radiations toute l’équipe risque la mort. Daniel se sacrifie pour amener l’appareil à bon port. Mourrant, il subit son Ascension…

 

Le début de la fin : Nexus : Juste après l’enterrement de Daniel sur Abydos ; Sam et Jack sont agressés par un être nommé Nexus qui prétend vouloir venger les crimes qu’ils ont commis. Il laisse vingt quatre heures pour se préparer à mourir. De retour sur Terre, Jack, Sam, Teal’C, Natalia, Jacob, K’lyn et Brat’ac décident d’affronter sur une autre planète le tout puissant Nexus. Pendant vingt-quatre heures, nos héros se prépareront matériellement et physiquement. Jack et Sam en profiteront pour se marier, Natalia et K’lyn s’uniront d’une autre manière, Jacob et Hammond se souviendront de leurs combats passés, Teal’C et Brat’ac feront le point sur leurs vies et Janet fera la paix avec elle-même.

Quelques heures avant l’expiration du délai toute l’équipe part sur la planète qui leur servira de champ de bataille.

 

Le début de la fin : Ragnarok : le combat qui oppose SG-1 à Nexus tourne vite en faveur de ce dernier. Malgré l’intervention de Thor et de quelques vaisseaux Asgard ainsi que de Daniel revenu de son Ascension. C’est ce dernier qui permettra de découvrir que Nexus n’est autre que William O’Neill, le fils de Jack et Sam dans une autre dimension. Dimension créée lors de leur voyage dans le temps. Sam et Jack livrent alors un combat psychologique avec leur enfant pour lui faire entendre raison. Ce dernier réalisant ses erreurs décide de se racheter d’une manière bien étrange : il se sacrifie pour modifier la réalité.

 

Renaissance : Le monde est "normal". SG-1 comprend Le Colonel O’Neill, le Major Carter le docteur Jackson et Teal’C. Mais quelque chose "cloche", tout le monde s'en rend compte mais n’arrive pas à trouver en quoi. Il faudra attendre la découverte, sur une autre planète, d’un étrange objet : une sorte de bloc de glace jaune contenant une jeune fille. Ramené sur Terre, l’objet augmente les incohérences : lapsus et événement soi-disant impossible s’enchaînent, jusqu’à faire de Sam et Jack des "Goa’uld". Très vite eux et le reste de SG-1, s’aperçoivent que rien n’est tel qu’il ne devrait l’être. Conscient que seule la jeune femme prise dans le bloc peut rétablir la réalité, SG-1 se voit obligé d’affronter le SG-C, persuadé qu’ils sont devenus fous, pour libérer une Rachel O’Neill ressuscitée pour l’occasion. Sam et Jack réussissent in extremis à libérer leur fille de sa prison de topaze rétablissant la réalité telle qu’elle l’était avant l’intervention de Nexus.

 

Devine qui vient dîner ce soir ? : Un vaisseau Goa’uld s’écrase dans le sud de l’Angleterre. SG-1 doit s’allier aux forces militaires britanniques et françaises pour prendre d’assaut l’appareil et ainsi empêcher une invasion probable. A bord de l’épave nos héros retrouveront une vielle connaissance du nom d’Aris Bok (épisode le Chasseur de Prime) et feront connaissance d’une alliée Jaffa : Kal’Auc. Les efforts conjoins de tout ce beau monde permettra d’éliminer le Goa’uld et ses gardes. Malheureusement, Le Capitaine Natalia Romanov sera blessé et perdra l’enfant qu’elle attendait…

 

Et maintenant, la suite…

 

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Parfois, on croit connaître quelqu’un.

Et puis un jour nous découvrons que tout ce que nous pensions savoir sur lui était faux.

Ce jour là, on s’aperçoit qu’on a été trahi…

 

 

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Samedi, 21h30. Un bar dans une ville quelconque, à une poignée de kilomètres de Colorado Springs

 

Assise au bar, Rachel regardait, sans grande motivation le contenu, à moitié entamé, de son verre.

Pour la troisième fois de la soirée, et cela depuis moins de trois quarts d’heure, un homme vint s’asseoir à la place se trouvant à sa droite :

 

- Bonjour. Votre verre semble presque vide. Vous permettez que je vous en offre un autre ?

- Non.

 

L’homme ne tint pas compte de la réponse de Rachel et il fit signe au barman de s’approcher.

 

- La même chose pour cette dame et pour moi.

- Dites, vous n’avez pas entendu, j’ai dis non.

- Très bien, dans ce cas là vous préférez peut-être autre chose ?

- Non je ne veux rien du tout. Alors vous allez me faire plaisir, et allez voir ailleurs si je n’y suis pas.

- Écoutez, ça fait quelques minutes que je vous observe et j’ai constaté que vous êtes seule…

- Et ça ne vous est pas venu à l’esprit que c’était voulu ? Allez, oust !

- Très bien, ce n’est pas la peine de s’énerver.

 

L’homme se leva et s’éloigna tout en grommelant des paroles sur l’évidente mauvaise santé mentale de la jeune femme.

 

- Week-end de m… Qu’est-ce qui m’a pris de venir ici ? Murmura-t-elle pour elle-même.

- Au moins, celui-là vous l’avez remis à sa place.

 

Rachel tourna de nouveau la tête vers la droite, vers ce nouveau casse-pied. Une jolie jeune femme aux longs cheveux bruns venait de prendre place à ses côtés.

 

- Heu… merci. Bafouilla Rachel.

- Je suis Beth, enchantée de faire votre connaissance.

- Rachel. Moi de même.

 

Rachel, lui fit un de ses grands sourires familiaux. Finalement, le week-end n’allait peut-être pas être si mauvais que cela.

 

 

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03h00 du matin. SG-C, salle de contrôle de la porte.

Sam était allongée sous la console de contrôle de la porte en train de faire une opération technique dont elle seule avait le secret, quand elle sentit que quelqu’un ou quelque chose l’attrapait aux jambes et la tirait en arrière.

 

- Jack ? Mais qu’est ce qu’il te prend ?.

- Ça serait plutôt à moi de te poser la question. Tu sais quelle heure il est ?

 

Sam regarda autour d’elle à la recherche d’une éventuelle indication. Jack, montrant sa montre :

 

- La petite aiguille est sur le trois et la grande est sur le douze.

- Trois heures ! Déjà ?

- Et oui ! Trois heures du matin. Tu te rappelles ce que tu m’as dit, il y a de cela environ six heures ? " Cinq minutes, Jack, j’arrive j’ai presque fini ". Alors Jack, il est parti faire un tour dans la base. Il a eu le temps de faire tout le tour de la base et même de passer à l’infirmerie pour voir Aris Bok. Et quand je suis revenu, qu’est-ce que tu m’as dit ?

- Cinq minutes… ?

- Exact ! Cinq minutes. Donc Jack, il te laisse encore cinq minutes et il te dit qu’il t’attend dans notre chambre. Mais là, j’avoue, c’est ma faute. Jamais je n’aurais dû te laisser là, et surtout jamais, je n’aurais dû m’allonger sur le lit, parce que quand je me suis réveillé, c’était il y a moins de dix minutes !

- Ho mon chéri, je suis désolée, mais avec Anis…

 

Sam fit un regard de chien battu.

 

- Haaaa ! Ça ne marche pas ! Je ne veux pas savoir laquelle de vous deux est la responsable ! J’avais tout prévu : Repas en tête-à-tête puis direction la fête foraine et nous finissions la soirée… par une gâterie.

- Tu tenais vraiment à y aller ?

- Bien sûr. On nous a obligés à repousser notre lune de miel. J’espérais pouvoir emmener ma femme à la fête foraine. Ça ne t’aurait pas fait de mal de te retrouver comme une enfant pendant quelques heures.

 

Sam se leva et vint se coller contre son mari. Elle passa son bras gauche autour de la tête de Jack et son index droit vint circuler de façon langoureuse le long de la joue et du cou du Colonel. Et d’un air coquin, elle lui dit :

 

- Tu sais pour ce qui est de la fête et du repas c’est trop tard, mais pour ce qui est du câlin…

 

Elle lui mordilla l’oreille.

 

- Je ne suis pas fatiguée et toi tu as eu le temps de te reposer…

- Ce n’est pas loyal ce que tu fais.

- Je sais…

 

 

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Le lendemain, vers neuf heures du matin.

 

Teal’C rentra dans l’infirmerie et se dirigea ver un lit occupé.

 

- Bonjour à vous Aris Bok. Comment vous sentez-vous ce matin ?

- Teal’C ! Content de vous voir. Beaucoup mieux, je vous en remercie.

 

Le Jaffa s’approcha de la perfusion qui était pendue à coté du lit. Il regarda la substance bleu clair qui s’écoulait du tuyau vers le bras du patient.

 

- Ce Rochna synthétique est-il aussi efficace que l’original ?

- Mieux même. Si tout se passe bien, je devrais pouvoir espacer mes prises d’environ vingt-quatre heures à chaque fois. Votre docteur Fraiser a fait des miracles.

- Vous me flattez Aris. Mais le plus grand mérite revient au docteur Carter.

 

Janet retira le rideau qui servait de séparation entre les lits.

 

- Bonjour Teal’C.

- Bonjour docteur Fraiser. Je suis surpris de vous voir là. J’aurais pensé que vous et le docteur Jackson seriez rentrés chez vous.

- Daniel est bien rentré pour s’occuper de Cassandra. Il doit repasser cette après-midi. Moi je suis restée pour Natalia.

- Comment va le Capitaine Romanov ? Demanda Teal’C.

- Physiquement, bien. Son corps a parfaitement réagi après sa fausse couche. Psychologiquement c’est autre chose. Elle se renferme sur elle-même. Et la seule personne à qui elle parle c’est K’lyn.

- Elle culpabilise. Fit remarquer Aris.

- En effet.

- Et où est K’lyn à cette heure ci ?

- J’ai réussi à l’envoyer dormir quelques heures et…

 

Janet se tut. Le Tok’Ra venait de faire son apparition dans l’encadrement de la porte. Il avança. Son visage exprimait la fatigue. Ses traits étaient tirés et ses yeux rougis. Même un Tok’Ra avait ses limites.

 

- Bonjour K’lyn.

 

Il se contenta d’un signe de la tête comme seule réponse et passa devant eux sans s’arrêter. Il prit la direction du lit où devait se trouver Natalia.

Il tira le rideau blanc. La jeune femme dormait toujours. Il s’assit sur le tabouret placé à coté du lit et prit la main de sa bien-aimée qu’il porta à son visage.

 

- Ma douce fleur, je suis là, à présent, dors en paix.

 

 

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Lundi, 09h00, salle de Briefing.

 

Le Général Hammond rentra dans la pièce et à sa grande surprise il y trouva SG-1, y compris le Colonel O’Neill.

 

- Docteur Carter, vous avez une influence remarquable sur votre mari.

- Général, je vous en prie, n’en rajoutez pas. Grommela Jack.

- Allons Colonel, avouez que c’est rare de vous voir à l’heure au Briefing. A croire que vous avez passé le week-end ici.

- C’est le cas, Général Hammond. Expliqua Teal’C.

- Vraiment ? Voilà qui est étonnant venant de vous, Colonel.

- Mais moins de la part de Sam. Rajouta Daniel

- Je vois. Et cette fois qu’est-ce qui vous a retenue à la base, docteur Carter ?

- J’ai fini, Général Hammond.

- Fini quoi ? Demanda Daniel.

- Un analyseur d’ondes cérébrales.

- Je vous demande pardon, un quoi ?

- Ha, tu vois qu’il n’y a pas que moi qui ne comprenne pas.

- Colonel…

 

Jack leva les mains pour signifier qu’il ne dirait plus rien. Et Sam ne put s’empêcher de lui sourire.

 

- Un appareil qui a pour but de sonder toute personne franchissant la porte des étoiles. Il analyse les ondes cérébrales et vérifie si ce n’est pas un imposteur ou si la personne n’est pas sous un contrôle mental quelconque. Il détecte aussi une personne ou créature invisible, sous la condition, bien sûr, qu’elle ait des ondes cérébrales.

- D’accord. Fit Daniel. Mais j’ai une question. Sur quels critères votre appareil s’appuie pour savoir si telle ou telle personne est celle qu’elle prétend ?

- Eh bien il faudra avant tout faire enregistrer les I.R.M. de chaque personne de cette base ainsi que nos alliés qui la fréquentent régulièrement.

- Ça devrait être faisable. Qu'en pensez-vous mon Général ? Demanda O’Neill

- Et il n’y a pas de risques pour la santé des membres de cette base ?

- Aucun mon Général. C’est invisible et indolore.

- Très bien, quand pouvez-vous commencer ?

- Dès que vous me le permettrez.

- Très bien, dès que cette réunion sera terminée vous pourrez commencer.

- Entendu.

- Je n’ai pas eu le temps de passer à l’infirmerie. Quelles sont les nouvelles du Capitaine Romanov ?

 

Teal’C allait répondre au Général quand une tornade blonde fit irruption dans la salle.

 

- Bonjour tout le monde ! Je m’excuse, je suis en retard. Mon général, vous allez bien ? Jack, Sam, comment vont mes super parents ? Daniel, super vos cheveux ce matin. Teal’C, en forme ?

 

Daniel, machinalement, se passa la main dans les cheveux. Et Teal’C leva un sourcil.

 

- Eh bien, ça a l’air d’aller toi ?

- J’ai une de ces pêches ! J’ai passé un super week-end. Quelqu’un a des nouvelles de Natalia ?

- C’est justement ce que le Général était en train de demander.

- Comme quoi, j’arrive au bon moment.

- Capitaine, un peu de calme je vous prie.

 

Comme son père il y a quelques instants elle leva les deux mains en signe d’approbation.

 

- D’accord, je dis plus rien, mon Général…. Alors, et Nat ?

- D’après Janet, elle va bien physiquement. Le moral par contre, est au plus bas.

 

Rachel perdit son sourire. Elle s’enfonça dans son siège et soupira.

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Lundi soir, aux alentours de 22h30. Infirmerie.

 

Aris Bok est allongé sur son lit. A travers la pénombre de la pièce il tente de percevoir le plafond de sa chambre. Pour la troisième fois en quelques minutes un gargouillis, venant de son estomac se fait entendre. Il n’en peut plus. Les plateaux repas qu’on lui fournit sont peut-être suffisants pour un humain mais pas pour lui. Il faut qu’il mange.

Aris se lève. Il manque d’arracher sa perfusion. Dans le noir l’opération pour la retirer est relativement difficile, mais il y parvient quand même. Ce matin, il a entendu une infirmière donner rendez-vous à un militaire au "mess" pour déjeuner. S’il trouvait ce "mess" il pourrait peut-être découvrir de quoi se nourrir, malgré ce qu’en pense ce docteur. Aris commence à comprendre à quoi faisait allusion O’Neill quand il parlait de torture médicale.

Il ouvre la porte de l’infirmerie. Le couloir est parfaitement éclairé. Il n’y a personne. Aris choisit une direction au hasard et commence à arpenter les dédales de la base. Sous ses pieds nus, le sol est froid.

Au détour d’un couloir il aperçoit deux gardes venant dans sa direction. Sur sa droite une porte. Il ouvre et rentre. Une réserve, il ne risque rien. Les hommes passent. Aris ressort et reprend ses recherches.

Un ascenseur. Peut-être qu’un autre étage sera plus fructueux. Il entre. Plusieurs niveaux se proposent à lui. Autant commencer par le dernier, le vingt-huit. L’ascenseur descend.

La porte s’ouvre. Personne dans ce nouveau couloir. Étrange. Une fois encore, Aris Bok se lance dans la recherche du mess.

Au-dessus de lui, une caméra. Elle est immobile. La lumière rouge, habituelle, qu’elle émet n’est pas là. Aris ne la remarque pas.

Des portes. Un nombre impressionnant de portes. La plupart sont fermées ou donnent sur un lieu sans intérêt.

Le silence, presque effrayant, de la base est rompu. A sa droite, un bruit. Quelque chose vient d’être brisé. Que doit-il faire ? Se cacher ? Au diable les conséquences. Il ne sera pas dit qu’Aris Bok est un lâche. Et puis, quelqu’un a peut-être besoin d’aide. Il est temps de payer ses dettes.

Quelque chose est de nouveau cassé. Aris se précipite. Ses pas le mène en salle de contrôle. Pas de lumière. Même pas les lumières rouges de sécurité. Seul les voyants lumineux des ordinateurs éclairent légèrement les ténèbres. Que se passe-t-il ? Pourquoi n’y a-t-il personne ? Un endroit pareil ne peut être laissé sans surveillance. Ses instincts de chasseur prennent le dessus. Il n’est pas seul. Là, il y a quelqu’un. On l’observe.

Il fait un pas. Son pied droit heurte quelque chose. Aris s’accroupit et sonde de sa main. Un corps. Un homme. Il est vivant, mais inconscient. Aris se relève.

Il devrait appeler de l’aide, mais cela voudrait dire laisser l’agresseur seul et lui offrir son dos en guise de cible. Inacceptable.

Pas de doute, il est doué. Mais il est là. Il le sent. Cela fait des années qu’Aris Bok traque n’importe qui et n’importe quoi à travers la galaxie. Ce n’est qu’un gibier de plus.

Il avance de deux pas. Il doit laisser une ouverture pour son adversaire. Une sortie, qui deviendra sa prison.

Un mouvement d’air, à gauche. Il est tombé dans son piège. Aris saute et saisit quelque chose. Mais sa prise se dérobe. Tel une anguille elle lui glisse entre les mains. Qu’importe, il a à présent l’avantage d’avoir la luminosité du couloir pour l’apercevoir.

Une nouvelle fois, il se jette sur lui. Mais en tenant compte de la défense que son adversaire a usé la dernière fois. Un bon guerrier est en constant apprentissage. Cette fois-ci, il le tient. Non. Alors que son adversaire lui semble être à portée de main, Aris lui passe complètement au-dessus, comme s’il avait mal calculé sa taille. Dans une pirouette artistique, il se réceptionne et se projette une nouvelle fois sur l’adversaire. Celui-ci s’approche de la sortie. Il le ceinture. Il le tient.

Il se passe quelque chose. Non, ce n’est pas son imagination. Son étreinte se desserre. Quand il lui est passé par-dessus, il a cru à une erreur d’appréciation, mais non. Il était bien plus petit. Cette fois il grandit. Beaucoup. Trop. Il le lâche.

La dernière chose dont se souvient Aris c’est de voir arriver, ce qu’il identifiera plus tard, comme le coude de la "chose". Il vole littéralement et s’écrase sur un des ordinateurs muraux.

Les ténèbres l’envahissent.

 

 

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Au même endroit, quelques temps plus tard :

 

- Mon Général, il revient à lui.

 

Aris Bok ouvre les yeux. Il est toujours sur le sol froid de la salle de contrôle. Pour dissiper la douleur, il passe sa main sur sa nuque.

Autour de lui du monde s’affaire.

 

- Comment vous sentez-vous ? Lui demande Janet.

- J’ai l’impression qu’un Hyalo de la planète Landra m’est rentré dedans.

- Aris Bok, que faites-vous là ? Et que s’est-il passé ? Demande Hammond.

 

Se relevant, il jette un regard autour de lui :

Deux infirmiers emmènent un homme sur un brancard. Sans doute celui qu’il avait heurté.

Le docteur Carter et sa fille essayent de sauver ce qui peut l’être d’un appareillage situé sur la console de contrôle. Voilà d’où venaient les bruits de casse qu’il avait entendus.

Le docteur Fraiser commence à ranger ses instruments. Il porta sa main sur son visage. Il sent trois points de suture sur sa tempe gauche.

Hammond, O’Neill et Teal’C attendent ses explications :

 

- J’avais faim. Je suis parti à la recherche de ce que vous appelez le mess, pour trouver à manger. Mes pas m’ont conduit ici. J’ai entendu des bruits suspects et je suis rentré. Malgré l’obscurité, j’ai aperçu quelqu’un et j’ai tenté de l’arrêter. Mais j’ai échoué.

- Il semble, en effet.

- En admettant que je crois à votre histoire. A quoi ressemblait votre agresseur ?

- Aucune idée. Il faisait très noir vous savez, Général Hammond.

- C’est accommodant, comme explication. Lança O’Neill.

- Que vous me croyez ou non, cela ne change rien.

- En effet. Teal’C, veuillez raccompagner monsieur Bok à l’infirmerie et assurez-vous qu’il y reste.

- Très bien, Général Hammond.

 

Teal’C indiqua la sortie à Aris Bok. Il la prit. Le Jaffa lui emboîta le pas.

 

- Je dis la vérité Teal’C.

- Je vous crois.

 

 

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Salle de Briefing, à l’aube :

 

SG-1 et Hammond étaient, une fois de plus réunis.

 

- Alors docteur Carter ?

- Ce n’est pas très brillant, mon Général. Celui qui a voulu détruire l’analyseur d’ondes cérébrales a parfaitement réussi son coup. La console de contrôle, l’élément clef du système, est en miettes.

- C’est réparable ?

- Avec du temps.

- Beaucoup de temps. Rajouta Rachel.

- La question que je me pose, c’est pourquoi ?

- C’est très simple Daniel, il y a quelqu’un dans cette base qui doit craindre cet appareil. Expliqua Jack.

- Ça n’a pas de sens. Pourquoi une personne du SG-C aurait détruit cet appareil puisque tout le monde a été enregistré hier dessus ? Même s’il était sous un contrôle mental quelconque la machine n’aurait pas pu le détecter puisqu’il aurait été enregistré tel quel.

- Pas forcement, docteur Carter.

- Comment cela, Teal’C ?

- Hier, quand vous avez enregistré dans votre appareil, les EEG de chaque membre de la base, avez vous pris le temps de regarder à quoi ressemblait chacun d’eux ?

- Non bien sur, je voulais faire passer tout le personnel dans la journée si je m’arrêtais pour regarder à chaque fois…. Ho ! Je vois où vous voulez en venir.

- Eh bien, pas moi.

- C’est très simple. Quelqu’un parmi les personnes enregistrées n’a pas un scanner semblable aux autres et il craignait que quelqu’un s’en aperçoive.

- Docteur Carter, par " pas semblable aux autres " vous voulez dire… ?

- Pas humain, mon Général.

- Heu, oui, présent. Fit Jack en levant le doigt. Sam, je te rappelle que trois personnes dans cette salle rentrent dans cette catégorie. Et en plus il faut rajouter K’lyn et Aris Bok.

- Je sais Jack. Mais Teal’C et Aris Bock ont des EEG semblables aux humains. Quant à nous, notre scanner est double. Et j’avais adapté l’appareil pour les Tok’Ra.

- Bref, il y a quelqu’un dans cette base qui possède un tracé de son cerveau très, mais alors très très étrange et qui a peur qu’on le découvre.

- Dans ce cas, il suffit de faire passer un EEG à tous les membres de la base, et le tour est joué. Non ?

- Bonne idée sauf, que le temps nécessaire pour cela risque d’être conséquent. C’est beaucoup plus long qu’avec l’analyseur. Et beaucoup moins fiable.

- Comment cela ?

- Disons que la technologie que j’ai utilisée pour l’analyseur n’est pas entièrement humaine…

- Je vois.

- Docteur Carter, combien de temps pour réparer votre appareil ?

- Cela dépend des dégâts mon Général. Deux, voire trois semaines.

- Il va m’être difficile de garder la base en isolement total pendant tout ce temps.

- Nous pouvons peut-être gagner du temps, mon Général.

- Expliquez-vous, Capitaine.

- Ce n’est qu’une théorie qui dépendra beaucoup des dégâts, mais tout me laisse à croire que la personne qui a détruit l’appareil ne savait pas exactement à quoi s’attaquer et il ou elle a "tapé dans le tas", si vous permettez l’expression. Donc avec un peu de chance les mémoires contenant les scans sont peut être intactes.

- Docteur Carter ?

- Ça vaut le coup d’essayer.

- Très bien, mettez-vous au travail. Colonel O’Neill, de votre côté essayer de mener l’enquête pour en savoir plus. La personne qui a réalisé cela a neutralisé seize soldats avant d’arriver à ses fins. Sans compter qu’il a coupé le système de vidéo surveillance.

- Il est évident que ce n’est pas à la portée de tout le monde. Remarqua Rachel.

- Teal’C aurait pu le faire.

- C’est exact Daniel Jackson.

- Enfin je ne disais pas que c’était vous, juste que c’était quelqu’un comme vous.

- Ou comme Aris Bok.

- Je doute qu’il connaisse suffisamment nos installations pour réussir à déconnecter le système de sécurité.

- Ho, ce n’est pas très compliqué, il n’y que quatre boutons à pousser. Expliqua Rachel.

 

Regard général sur elle.

- Ben quoi ? C’est vrai.

- Moi, je n’aurais pas su. Expliqua Daniel.

 

Hammond pour changer de sujet :

 

- Colonel O’Neill, vous savez ce qu’il vous reste à faire ?

- Parfaitement.

- Je vais vous aider O’Neill.

- Il n’en est pas question.

 

Surpris le Jaffa leva un sourcil.

 

- Je suis désolé de vous dire cela Teal’C, mais ni vous ni le docteur Jackson ne peuvent être considérés comme fiables.

- Je vous demande pardon ? S’étonna Daniel.

- Vu les circonstances de la destruction de l’analyseur, le Colonel et le Docteur Carter son mis hors de cause car tous les deux possèdent, tout comme moi, les codes qui leur auraient permis d’accéder aux banques de données de l’appareil et de les effacer. Il en va de même pour le Capitaine Carter qui a des connaissances suffisantes pour accéder à ces données sans devoir détruire le matériel. Pour ce qui est de vous rien ne me certifie que vous êtes…vous.

- Je comprends Général Hammond.

- Merci Teal’C. Vous êtes toujours affecté à la surveillance d’Aris Bock.

- A vos ordres.

- Des questions ?

- …

- Vous pouvez disposer.

 

 

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Un peu plus tard, Daniel :

 

Le docteur Jackson se dirigeait vers son bureau. A sa grande surprise la porte de ce dernier était entrouverte. Il entra. Une tête apparut de derrière un meuble.

 

- Jonas ? Je peux savoir ce que vous faites ?

- Ho, docteur Jackson… Daniel. Je voulais vous voir. Je suis à la recherche du rapport archéologique que SG-14 a ramené de P8G063. Vous savez les statues Maya ? Je voudrais les comparer avec un dossier que j’étudie actuellement.

- Et c’est pour cela que vous fouillez dans mes affaires ?

- Heu... eh bien, comme la porte était ouverte…

- Ouverte ?

- Oui, oui, ouverte. Comme la porte était ouverte, j’ai cru que vous étiez là. Je suis donc rentré. Mais comme en fait vous n’y étiez pas puisque vous y êtes maintenant, je me suis dit qu’il n’était pas nécessaire que vous y soyez de toute façon car je trouverais bien ce que je cherche sans que vous soyez là. Mais ça je l’ai déjà dit, je crois. Bref je me suis dit que tout le monde gagnerait du temps si je le trouvais sans que…

- Je sois là ?

- Exactement.

 

Daniel se dirigea vers une armoire. Il en sortit un dossier cartonné.

 

- Tenez c’est ce que vous cherchez.

- Ho, merci Daniel… Docteur Jackson. Je vais donc y aller… et voir ailleurs… si vous n’y êtes pas.

- Au revoir.

 

Jonas Queens sortit de la pièce sous le regard dubitatif de Daniel.

 

 

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Infirmerie :

 

Teal’C se dirigea vers le lit d’Aris Bok.

 

- Aris Bok.

- Teal’C ?

- Comment vous sentez-vous ?

- Très bien, je ne comprends d’ailleurs pas pourquoi votre docteur Fraiser tien tant que cela à me garder en "observation". Mais je suppose que vous n’êtes pas là pour prendre de mes nouvelles.

- Pas uniquement, en effet. J’aimerais que vous me racontiez en détail ce qu’il s’est passé cette nuit là.

 

Aris posa le livre qu’il tenait sur la table de chevet. Teal’C put voir que celui-ci était intitulé " L’Humanité à Travers les siècles ".

 

- Très bien…

 

 

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Salle de commande :

 

Sam était de nouveau glissée sous le pupitre de commande. Rachel était accroupie juste à côté.

 

- Alors, tu l’as ?

- Presque. Passe-moi la clef de huit… non, de neuf.

- Tiens.

 

Une personne fit son entrée à ce moment là.

 

- Mes respects mon Capitaine.

- Lieutenant Hailey, que puis-je pour vous ?

 

Sam sortit d’où elle était.

 

- Bonjour lieutenant. Quel bon vent vous amène ?

- Docteur Carter. Je suis venue vous proposer mon aide. J’ai appris que vous deviez remonter cet appareil dans les plus brefs délais et donc je suis là.

- C’est très aimable de votre part, Lieutenant, mais j’ai peur que nous ne puissions pas accepter.

- Vraiment, mon Capitaine ? Mais pourquoi ? A trois, nous serions plus efficaces.

- Ordre du Général. Nous réglons cela en famille.

- Ho… Très bien. Mais si vous avez besoin d’aide…

- Nous savons où vous trouvez.

- Mon Capitaine. Docteur Carter.

- Lieutenant.

 

Et Jennifer Hailey repartit par là ou elle était venue.

Sam et Rachel échangèrent un regard…

 

 

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Infirmerie :

 

Janet Fraiser tira le rideau blanc de séparation. Natalia attendait assise sur le lit. K’lyn était à ses côtés.

 

- Alors docteur ?

- C’est bon, les résultats sont normaux. Vous allez pouvoir sortir.

- Enfin…

- Vous devez encore attendre le résultats de l’EEG.

- Très bien. Mais je n’ai pas compris pourquoi un encéphalogramme ?

- C’est à cause des problèmes que Samantha a eu avec une de ses machines.

- Ha oui, son "lecteur de cerveau".

- Analyseur d’ondes cérébrales. Le Général m’a demandé de refaire passer le plus de personnes possibles en attendant que Sam ait finit de le réparer.

- Je vois. Mais je vous rappelle que je n’y suis pas passée la première fois, puisque j’étais ici…

 

 

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Juste à coté :

 

- Et quand je me suis réveillé, vous étiez tous là.

- Je vous remercie.

- Mais de rien. J’espère que vous trouverez celui qui m'a fait ça.

 

Aris Bok passa sa main sur ses trois points de suture.

Teal’C était pensif.

 

- Vous avez une piste.

- Disons que ce que vous venez de me raconter m'a fait penser à une légende Jaffa qui pourrait parfaitement s’adapter à la situation.

- Et c’est ?

- Je ne préfère pas m’avancer.

- Je comprends.

- Je dois m’absenter. Puis-je avoir votre parole que vous ne quitterez pas votre chambre ?

- Vous l’avez. De toute façon, le docteur est juste à coté.

- Très bien.

 

Teal’C le salua et s’apprêta à sortir de l’infirmerie.

 

- Teal’C !

- Oui ?

- Tenez-moi au courant.

- Je n’y manquerai pas.

 

 

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Salle de Commande :

 

- Ça y est ! Je le tiens. Il n’est pas endommagé.

 

Sam sortit toute une plaque de circuits imprimés de dessous le tableau de commande. Rachel l’attrapa.

 

- Bon eh bien il n’y a plus qu’à télécharger tout cela sur un ordinateur et regarder les encéphalogrammes de tout le monde, les un après les autres.

- Une vraie partie de plaisir.

- Jack ? Que fais-tu là ?

- Mais moi aussi ça me fait plaisir de te voir.

- Ce n’est pas ce que je voulais dire.

- Je sais. Mais comme ma petite enquête n’avance pas vraiment je suis venu voir où vous en étiez.

- Comme tu vois. Il ne nous reste plus qu’à brancher la mémoire sur cet ordinateur.

- Et il vous faut combien de temps ?

- En fait…

 

Rachel connecta à la plaque de circuits imprimés quelques fils qui étaient reliés à l’ordinateur de la porte des étoiles.

 

- C’est fait.

- Il n’y à plus qu’à faire défiler les tracés.

- C’est parti.

 

Sam s’assit devant l’ordinateur et commença à faire passer les tracés.

 

- Et si ce n’est pas visible à l’œil nu ?

- Alors, nous avons un problème.

- Pff…

 

C’est à ce moment que Teal’C fit son entrée.

 

- O’Neill, je vous cherchais.

- Eh bien vous m’avez trouvé.

- J’ai peut être appris quelque chose qui pourrait nous être utile.

- Ha oui ? Quoi donc ?

 

Teal’C allait répondre quand il fut interrompu par Rachel.

 

- Bingo !

- Quoi, bingo ? Déjà.

 

Sur l’écran de l’ordinateur une mention rouge clignotante indiquant " No Human " superposait un tracé cérébral.

 

- A qui est-ce ? Demanda Jack.

 

Sam appuya sur un bouton et un dossier d’une personne de la base apparut.

Un silence de mort remplit la pièce…

Tous les regards se croisèrent…

 

- Non… c’est impossible.

- Si, m’an, c’est fiable à cent pour cent…

 

Jack reprit ses esprits en premier.

 

- Bon très bien… Sam, préviens Hammond. Vous deux avec moi à l’armurerie. Inutile de préciser où nous nous retrouvons, je suppose ?

 

Personne ne semblait réagir.

 

- Allez !

- Ou…oui…

- Teal’C vous nous raconterez ce que vous avez appris en cours de route.

 

 

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Devant la porte d’entrée de l’infirmerie :

 

- Donc, nous sommes d’accord Capitaine, si vous avez le moindre souci ou doute sur votre santé…

- Je reviens vous voir. Oui docteur c’est promis.

- K’lyn, je compte sur vous pour la surveiller. Elle doit se reposer.

- Vous pouvez y compter.

- Très bien.

- Vous au moins vous pouvez sortir d’ici.

- Aris, que faites-vous là ? Allez vous recoucher. Vous êtes toujours en observation.

- Très bien, très bien… Je vais commencer à regretter les Goa’uld.

 

Natalia esquissa un petit sourire. Le premier depuis longtemps. La voie de la guérison était encore loin mais en bonne direction.

 

- Romanov écartez-vous ! Cria une voix au fond du couloir.

 

Quatre têtes se tournèrent vers cette direction. Jack, Rachel et Teal’C ainsi que deux autres soldats arrivèrent à grandes enjambées. Natalia remarqua qu’ils étaient tous armés.

 

- Quoi ? Mon Colonel ?

- C’est valable pour vous deux aussi.

 

Jack montra du bout de son arme une des quatre personnes. Ils se regardèrent étonnés.

 

- Faites ce que dit O’Neill, Natalia Romanov. Vous aussi Aris Bok. K’lyn reculez, éloignez-vous du docteur…

- Moi ? Mais Teal’C…

 

Natalia, Aris et K’lyn la dévisagèrent. Teal’C, en tête du cortège, pointa son Zat’ sur Janet. Celle-ci, voyant le Jaffa agressif s’avancer vers elle, commença à reculer.

 

- Teal’C, calmez-vous, mais que vous arrive-t-il ? Colonel faites quelque chose.

- Ne bougez pas ! Ordonna O’Neill.

- Rachel que se passe-t-il ? Demanda Natalia.

 

La jeune femme ne répondit pas. Son regard était fixé sur Janet.

Paniqué, le docteur commença à courir.

Teal’C, le Colonel et les deux soldats lui emboîtèrent le pas.

 

- Teal’C ! Colonel ! Reprenez-vous ! Que quelqu’un vienne m’aider !

 

Tout en courant, elle passa devant un croisement d’où débouchait Daniel. Celui-ci vit sa femme poursuivie.

 

- Daniel aide-moi ! Ils sont devenus fous !

- Janet !?

 

Daniel se lança à leur suite.

 

- Jack ! Qu’est-ce que vous faites ? !

- Ne vous en mêlez pas Daniel ! Restez en dehors de tout ça !

 

Janet arriva au bout du couloir devant un ascenseur. Elle écrasa plusieurs fois le bouton d’appel. Malheureusement, elle fut rejointe avant que les portes ne s’ouvrent.

Prise au piège, acculée et paniquée Janet se laissa glisser sur le sol faisant face à l’arme de Teal’C.

 

- Teal’C, qu’est-ce qu’il vous prend ?! Arrêtez ! Hurla Daniel.

 

Jack l’attrapa et avec l’aide d’un soldat, ils l’empêchèrent de bouger.

 

- Teal’C, je vous en supplie. Gémit Janet

- Montrez-leur. Ordonna le Jaffa d’une voix calme.

 

Rachel, Natalia K’lyn et Aris Bok arrivèrent.

 

- Montrez-leur ! Cria le Jaffa.

 

Jamais O’Neill n’avait vu Teal’C dans un tel état.

Il tira. Le tir du Zat’ frappa Janet, qui cria de douleur.

 

- Janet ! Hurla Daniel. Teal’C, je vous en supplie arrêtez !

- Montrez-leur ! Ordonna plus calmement Teal’C.

- Ou…oui… je vais le faire.

Hammond et Sam rentrèrent en scène :

 

- Que se passe-t-il ici ?

- Général Hammond, je vous en prie, arrêtez-les. Implora Daniel.

- Ce ne sera pas nécessaire. Constata Sam

 

Elle désigna "Janet" :

Ses cheveux, d’habitude brun-roux, s’allongèrent et devinrent noir comme la nuit.

Sa peau rosée prit un teint laiteux.

Ses yeux marrons, devinrent noirs et en forme d’amande.

Ses oreilles s’allongèrent pour voir les extrémités devenir pointues.

Les traits de son visage devinrent plus fins.

Ses lèvres rouges devinrent, elles aussi, noires.

Enfin, ses habits devinrent trop courts à cause des centimètres en plus qu’elle venait de prendre.

 

Dans le silence et la stupéfaction, la voix de Teal’C se fit entendre :

 

- Désolé Daniel Jackson. Mais votre femme n’est pas humaine…

 

 

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Cellule de détention, plus tard :

 

- Tu vas me dire où est ma femme ! Tu entends ! Hurla Daniel.

 

"Janet" était blottie au fond de sa cellule. Ses yeux exprimaient un mélange de peur et de tristesse.

 

- Daniel, calmez-vous bon sang ! Teal’C, aidez-moi à le tenir, il a de la force le bougre !

 

Le docteur Jackson semblait possédé par le désir d’obtenir des réponses, quel que soit le moyen.

Au bout de quelques minutes, il finit par se calmer.

 

- Bien, maintenant nous allons pouvoir passer aux choses sérieuses. Toi ! Tu vas commencer par nous dire qui tu es et qu’est-ce que tu fais ici.

- Je…je vais parler. Mon nom, le vrai, est Miria d’Ancidia, je fais partie de la race des Sydh. Je suis sous ordre du conseil des Grand-maîtres Goa’uld. Ma race a le pouvoir de changer de forme à volonté, c’est pour cela que j’ai été choisie. Mon but premier était de récolter toutes informations pouvant être utiles à la défaite de la Terre et éventuellement informer le conseil si celle-ci se retrouvait sans défenses pour planifier une conquête. Les Goa’uld ont décidé que ce serait Janet Fraiser qui serait remplacée. Elle était suffisamment proche de l’équipe phare du SG-C et elle avait accès à une grande partie des dossiers secrets. J’ai donc reçu un entraînement spécifique pour devenir Janet Fraiser autant socialement que scientifiquement. C'est il y a environ deux ans que l’échange a eu lieu, lors d’un voyage en Égypte qu’elle a effectué avec Daniel et Sam (épisode 4 :13 - La malédiction). Nous nous étions servis d’un prototype de vaisseau furtif pour ne pas être repérés par vos radars. L’échange a eu lieu et vous n’y avez vu que du feu. Au début j’ai continué à approfondir la relation d’amitié avec Sam qu’avait Janet. Mais très vite j’ai voulu jouer sur plusieurs tableaux et j’ai tenté de gagner la confiance de Daniel. J’avais pour but de devenir sa confidente. Je n’avais pas prévu qu’il tomberait amoureux de moi et moi de même. C’est grâce à l’arrivée de Rachel que nous avons pu nous marier et…

 

Daniel explosa :

 

- Menteuse ! C’est Janet que j’ai épousée, pas toi !

 

Jack et Teal’C durent à nouveau le retenir.

 

- Si c’est moi. J’ai partagé ta vie. Je t’aime. Et je porte ton enfant !

 

 

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A la surface :

 

La nuit était fraîche. Daniel contemplait les étoiles.

Quelqu’un arriva derrière lui.

 

- Elles sont belles n’est-ce pas ?

- Oui, on ne s’en lasserait jamais.

- Non, jamais.

 

Silence.

 

- Nous allons la retrouver Daniel. Je vous le promets. Miria pense que Janet est toujours en vie, quelque part. Elle nous a donnés les coordonnées de monde qui serait apte à garder les prisonniers importants pour les Goa’uld.

- …

- Hammond ne lui fait pas confiance, mais moi je pense que nous le pouvons. Elle nous a indiqués où se trouvait le communicateur qui lui servait à transmettre ses rapports. Vous savez ces petites boules-télé, que les Goa’uld affectionnent tant…

- …

- Son dernier rapport date de plus d’un an et demi. Du moins c’est ce qu’elle nous a dit. Évidement tous nos codes seront changés, par mesure de sécurité.

- …

- Lamtash et Teal’C connaissent la race des Sydh… Ils ont tous étés exterminés par les Goa’uld il y a mille ans… Enfin presque tous, puisqu’elle est encore là… Elle a dû vivre en esclave toute sa vie, Daniel…

 

Silence.

 

- Ce n’est pas ma Janet, Jack.…Celle que nous devons délivrer, elle ne me connaît pas… pas comme…

- Un mari et une femme…

- Oui…

 

Silence.

 

- Elle attend un enfant… mon enfant.

- Ce n’est pas sûr Daniel. Anis a des doutes sur la compatibilité génétique, ou un truc comme ça…

 

Silence.

 

- Mon Dieu, et que vais-je dire à Cassandra ?

 

 

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Cellule de détention :

 

Quelqu’un frappa à la porte. L’un des deux gardes en faction à l’intérieur ouvrit. Les capitaines O’Neill et Romanov entrèrent.

 

- Nous amenons des vêtements pour la prisonnière. Sortez pendant qu’elle se change.

- A vos ordres.

 

Les deux soldats quittèrent la pièce. Miria se leva et s’approcha des barreaux. Natalia sortit son arme. Rachel s’approcha et lui tendit les habits.

 

- Tenez, voilà des vêtements à votre taille. Changez-vous maintenant.

- Merci.

 

Miria commença à se changer.

 

- Vous savez cette arme n’est pas utile, je ne vous ferai pas de mal.

- Je ne sais pas. Je ne vous connais pas…

 

 

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Au même endroit, quelques temps après :

 

Natalia et Rachel étaient parties laissant leurs places aux deux gardes habituels. Miria était assise sur sa couchette et regardait le sol.

On frappa à la porte. L’un des soldats regarda par l’ouverture et ouvrit :

 

- Que puis-je pour vous ?

 

Pour seule réponse, deux tirs de Zat’ les abattit tous les deux.

Miria se leva. Elle commençait à paniquer.

 

- Vous ? Mais qu’est-ce que… ? Non !

 

Un tir de Zat’ la frappa.

 

- Pour…quoi ?

 

Encore une fois, un tir fut la seule réponse.

Dans le couloir, deux gardes arrivaient pour relever leurs deux collègues. L’un d'eux fit signe à son collègue de se taire, il venait de remarquer que la porte de la cellule était ouverte. Ils sortirent leurs armes.

L’un des deux militaires rentra dans la pièce pendant que son collègue le couvrait. Il ne trouvèrent que leurs homonymes inconscients ainsi que le corps de Miria dans sa cellule. L’un d'eux écrasa le bouton d’alarme et décrocha le téléphone mural.

 

- Envoyez une équipe médicale au niveau des cellules de détention. Prévenez aussi le Général et SG-1, je crois que la prisonnière est morte…

 

 

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Toujours au même endroit, une poignée de minutes après.

 

Au bout du couloir apparut Daniel. Courant à en perdre haleine, il le traversa et rentra dans la salle de détention en bousculant les gardes en faction.

Malgré la petitesse de la pièce, on y trouvait Jack, Sam, Rachel, Teal’C, Natalia, K’lyn et Hammond. Un médecin était penché sur le corps de Miria. Il retira son stéthoscope et fit un signe négatif à Hammond.

 

- Non ! Non ! Non !

 

Daniel se précipita, bousculant une fois encore tous ceux qui se trouvaient sur son passage. Il manqua même de faire tomber Hammond.

Il tomba à genoux devant sa femme. Délicatement il la souleva pour poser sa tête contre son torse.

 

- Elle est mourante, docteur Jackson… je ne peux rien faire, je suis désolé.

- Ho mon dieu ! Non ! Sam, Jack, utilisez vos instruments de soin, je vous en supplie !

 

Sam montra ce qu’elle tenait dans sa main.

 

- J’ai essayé Daniel… Son organisme y est réfractaire…

- Parle-moi mon amour, je t’en prie.

 

Daniel regarda dans les yeux mi-clos de celle qu’il aimait. Miria leva la main gauche et entreprit de faire plusieurs gestes dont le sens échappa à presque tout le monde. Et puis son bras tomba… définitivement.

Daniel resta comme tétanisé. Pas un cri, pas un pleur, rien.

Sam s’approcha et s’accroupit à côté de Daniel. D’une voix douce, elle lui demanda :

 

- Daniel, est-ce que vous savez ce qu’elle a essayé de vous dire ?

- C’était le langage des sourds et muets, nous l’avions appris avec Cassandra…

 

Un regard plein de haine se porta sur une des personnes de l’assemblée :

 

- Elle a dit : K’lyn.

 

Évidement, tous les regards convergèrent vers le nommé.

Natalia sentit son cœur se briser.

K’lyn fut le plus rapide à réagir. Il attrapa Rachel qui se trouvait juste à coté de lui. Le Tok’Ra la maintenait à la gorge de telle manière qu’elle ne pouvait plus bouger. Avec son autre main il la menaça avec une bague qui était familière à Sam. C’était la même arme qu’avait utilisée l’Ash’rak quand elle était possédée par Jolinar.

Jack, Teal’C et les gardes pointèrent leurs armes sur le Tok’Ra.

 

- K’lyn mais qu’est-ce qu’il te prend ? Interrogea Natalia.

 

Elle commença à s’avancer.

 

- Romanov, restez où vous êtes. Ordonna O’Neill. Elle vous a posé une question.

- Il se passe que ne je suis pas K’lyn. Répondit-il avec sa voix de Goa’uld.

- Ça merci nous avions compris. Warmak, alors ?

- Non plus, Colonel O’Neill. Cela fait déjà quelques temps que j’ai remplacé ce Tok’Ra.

- Encore ? Mais décidément c’est la semaine.

- Qui êtes-vous alors ? Demanda Anis.

- Allons, vous ne reconnaissez pas vos vieux amis ?

- Un indice ? Demanda Lamtash.

 

Il regarda Teal’C :

 

- Le fils de ton pire cauchemar, Shol’va.

- Klorel ?!

- Lui-même.

- Jack, tuez-le. Demanda Daniel, le regard plein de haine.

- Qu’est-il arrivé au vrai Warmak ? Demanda Hammond.

- Il est mort bien sûr. Il n’y avait de place pour qu’un dans ce corps.

 

Natalia ne bougeait plus. Elle se contentait de fixer celui qui l’avait trahie.

 

- Pourquoi avoir tué Miria ?

- Elle devait mourir, non seulement elle avait trahi les Grand-maîtres, mais en plus elle n’a pas était capable de sauver la vie de mon enfant. Une telle incompétence était impardonnable.

- Quoi ! C’est ridicule, si quelqu’un était responsable c’était moi ! S’exclama Lamtash.

- La seule personne responsable, c’est moi. Dit calmement Natalia.

- Capitaine, reculez. Ordonna le Général.

- Viens avec moi ma douce fleur. Quittons cette planète. Tu seras ma reine et nous régnerons sur des dizaines de mondes.

- Ne m’appelle pas comme cela. Tu as perdu ce droit.

- Désolé, mais il semble qu’elle ne soit pas très enchantée de devenir l’hôte d’un Goa’uld.

- Ne l’écoute pas Natalia, tu resteras telle que tu es.

- Lâche-la. Si vraiment tu m’as aimée, relâche la.

- Mais je t’aime encore.

- Un amour aussi dingue que toi. Lança Rachel.

- Silence, toi !

- Depuis quand les Goa’uld tombent amoureux d’humains ? Interrogea Hammond.

- K’lyn / Warmak aimaient Natalia. Donc quand Klorel a pris possession de K’lyn… expliqua Teal’C.

- J’ai été submergé par les sentiments de mon hôte pour cette humaine, je l’avoue.

- Très bien, je sais ce qu’il me reste à faire. Expliqua le Capitaine Romanov sur un ton toujours aussi calme.

 

D’un geste lent, elle sortit son arme et en amena le canon sur sa tempe.

 

- Relâche-la.

- Mais que fais-tu ?

- Romanov, vous êtes devenus dingue !

- Capitaine, à quoi jouez-vous ?

- Si tu m’aimes vraiment, libère Rachel ou je me tire une balle dans la tête.

- Non, tu ne feras pas ça.

 

Natalia ne répondit pas. Elle arma le chien de son arme. Son regard plongea dans celui de son amant.

Le temps sembla s’arrêter.

Il ne se passa qu’une seconde.

Une seconde d’éternité.

Pour Natalia, les instants suivants semblèrent se dérouler au ralenti :

Dans un cri de rage K’lyn / Klorel repoussa Rachel au loin et se précipita sur les soldats, en hurlant comme un possédé.

Par réaction d’autodéfense, ils firent feu.

Le corps du Goa’uld fut criblé de balles.

L’impact le propulsa en arrière.

Il s’écroula sur le sol, aux pieds de sa bien aimée.

Natalia sentit ses jambes se dérober et elle tomba à genoux.

K’lyn tourna la tête vers elle et de sa voix normale, il lui dit :

 

- Par…don… je t’aime…

- Je t’aime. Lui répondit-elle d’une voix sanglotant.

 

Ses yeux brillèrent une dernière fois.

Le silence de la pièce n’était brisé que par les larmes d’une femme…

 

Daniel, souleva la tête du corps de Miria. Avec sa main il écarta la mèche de cheveux qui lui couvrait le visage.

Une perle de larme s’écrasa sur le visage de celle qu’il avait appelée sa femme…

 

 

Fin de l’épisode.