Mise au point.

 

Auteur : Craby.

Adresse : Craby@Marmotte.net

Genre : Sentiment.

Saison : Le plus tard possible.

Résumé : Elle est de retour… (Suite).

Spolier : La série en général.

© : Il ne faut pas le dire mais j’utilise des personnages qui ne sont pas à moi. Mais bon, vu que je ne gagne pas d’argent avec j’ai le droit. Enfin, je crois… Ha si ! Y’en a quelques-uns que j’ai créés et qui sont donc à moi.

Remerciement : Un grand merci à Cae pour son soutien, ses conseils, son aide et son travail de correction.

Merci aussi à ceux qui m’ont envoyé un message d’encouragement. Et enfin, merci à vous de lire ce fic.

Bonne lecture.

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Précédemment dans Stargate SG-1 :

 

La Grande Évasion : Dans un futur proche, la Terre est sous le joug des Goa’ulds. Dans le but de modifier l’histoire, Rachel O’Neill remonte le temps.

 

Le Jour où le Futur rencontre son Passé : Rachel O’Neill arrive à notre époque et rencontre ses parents. Avec SG-1 elle modifiera les événements qui ont condamné la Terre. Malheureusement cela lui coûtera la vie.

 

Le Gouffre : Jack et Sam deviennent les hôtes des symbiotes Tok’Ra, Lamtash et Anis.

 

Miroir déformant : Le SG-C reçoit la visite de quatre voyageurs dimensionnels. Il s’avère très vite que leurs buts ne sont pas très louables. Ils seront mis en déroute par SG-1 et le Général Hammond.

 

Les Aléas du Quotidien : Pour vivre son amour au grand jour avec Jack, Sam quitte l’armée et reste attachée au projet comme scientifique. Un nouveau membre la remplace dans SG-1 : le Lieutenant Natalia Romanov, une Russe.

 

Timeslide : Un accident provoque un voyage dans le temps et tout SG-1 se retrouve à l’époque de la première mission sur Chulack. Ils doivent rentrer chez eux, sans créer de paradoxe temporel.

 

Le début de la fin : Le Sacrifice d’un Ange. Pour fuir une planète sur le point d’être détruite par une supernova, SG-1 utilise un vaisseau spatial. Bombardée par des radiations toute l’équipe risque la mort. Daniel se sacrifie pour amener l’appareil à bon port. Mourrant, il subit son Ascension.

 

Le début de la fin : Nexus : SG-1 se voit confronté un être mystérieux nommé Nexus, Doté de capacités surhumaines, il accuse Sam et Jack d’un crime mystérieux. Malgré leur évidente impuissance toute l’équipe décide d’affronter l’agresseur.

 

Le début de la fin : Ragnarok : Le combat qui oppose SG-1 et leur alliés à Nexus tourne vite en faveur de ce dernier. Même Thor et Daniel, des-Ascensionné, sont impuissants. Nexus n’est autre que William O’Neill, fils d’un Jack et Sam d’une autre dimension, dont les actes ont causé la destruction de leur monde Une guerre psychologique oppose Jack et Sam à leur fils. Celui-ci reconnaît ses erreurs et essaye de les corriger. Résultat, il modifie la réalité.

 

Renaissance : Nexus a modifié la réalité pour la rendre "meilleure". Il faudra la résurrection de Rachel O’Neill pour que tout revienne à la normale.

 

Devine qui vient dîner ce soir ? : Un vaisseau Goa’uld s’écrase dans le sud de l’Angleterre. SG-1 doit s’allier aux forces militaires britanniques et françaises pour neutraliser le Goa’uld qui s’y trouve.

 

Trahison : La vérité éclate au SG-C : Janet Frasier n’est pas Janet. Elle a été remplacée par une extraterrestre polymorphe pour espionner la base pour les Goa’ulds. N’obéissant plus aux ordres, elle sera tuée par un espion Goa’uld au sein de la Tok’Ra.

 

Stargate Unlimited : Une race extra-terrestre réunit différents protagonistes venus d’époques diverses dont les Jack et Sam contemporains, pour les envoyer dans un voyage dans le temps et ainsi être les principaux artisans de la création de la Tok’Ra.

 

Conflit Familial : Un Asgard rebelle s’associe à un Goa’uld pour faire tomber SG-1 dans un piège.

 

Opération Lazare : SG-1 apprend que Miria, la femme de Daniel est toujours vivante et qu’elle est prisonnière du NID. L’équipe se lance dans une opération de sauvetage.

 

Et maintenant, la suite…

 

 

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Journal personnel de Daniel Jackson :

 

Cela fait deux heures que mes coéquipiers sont partis à la recherche de ma femme prisonnière sur une planète aux confins de la galaxie. Ma femme… Non, ma femme est ici, dans cette base à quelques mètres de moi. Assignée à rester dans ses quartiers, elle doit attendre ma visite, enfin je suppose. Ma visite… Cela fait trois jours que nous l’avons libérée et je ne suis même pas allé la voir. De toute façon, que lui dirais-je ? Quand je l’ai retrouvée dans la base du NID, j’ai été envahi de sentiments que je ne saurais décrire. Mais maintenant je ne sais plus où j’en suis. Est-ce que je l’aime vraiment ? Certes, il s’agit bien de la femme que j’ai épousée… Non en fait j’ai épousé "Janet Frasier", rôle qu’interprétait Miria. Ai-je aimé la femme ou le rôle qu’elle jouait ? Comment vais-je réagir face à la vraie Janet ? "Vraie", voilà un terme très subjectif. Miria était-elle moins "vraie" que Janet dans le rôle de cette dernière ? M’aimera-t-elle moins qu’avant ? L’aimerai-je moins ? Pourrai-je l’aimer ? Est-ce que j’aime Janet ou Miria ? Ou bien les deux ?

 

 

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Bureau du Docteur Jackson, SG-C :

 

Le téléphone sonna.

 

- Allô ?

- …

- J’arrive.

 

Daniel raccrocha. Il se laissa tomber en arrière dans son fauteuil et pencha la tête pour contempler le plafond gris. Il resta quelques secondes ainsi, puis il ferma les yeux laissant ses souvenirs défiler.

 

- Docteur Jackson ?

 

Daniel, surpris, se redressa et porta son regard sur le soldat qui venait de rentrer dans le bureau.

 

- Pardon monsieur, mais le docteur Carter m’envoie vous chercher. Elle m’a dit de vous dire "qu’elles attendent".

 

Daniel ne répondit rien. Il se leva de son siège, retira ses lunettes et se frotta les yeux pour se réveiller. Il remit ses lunettes :

 

- Allons-y.

 

 

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Couloir du SG-C :

 

- Daniel !

 

Daniel serra Cassandra dans ses bras. Sam eut un sourire ému.

 

- Comment va ta jambe ?

- Mieux, comme tu vois. Je marche de nouveau.

- Pourquoi n’es-tu pas rentré à la maison ? J’aurais pu m’occuper de toi.

- Désolé, je ne voulais pas que tu ais à supporter mes humeurs grognons dues à ma blessure.

- Il a préféré laisser cela aux infirmières. Répliqua Sam.

 

Cassandra fit un large sourire. Daniel n’esquissa qu’un sourire en coin.

Les yeux rougis de Daniel et ses traits tirés indiquèrent à Samantha que visiblement son ami n’avait pas beaucoup dormi depuis ces derniers jours. Chose compréhensible, se dit-elle.

Le visage de Cassandra perdit son sourire et elle afficha une expression mélangeant la détermination et la mélancolie.

 

- Nous y allons ?

- Tu es sûre ? Demanda son père adoptif.

 

Cassy hocha de la tête en signe de confirmation.

 

- Très bien.

- Vous voulez que je vienne ?

- Non, Sam. C’est à nous de combattre nos fantômes, et seuls qui plus est.

- Très bien. Mais je reste derrière la porte. Si vous avez besoin…

 

Daniel fit un oui de la tête.

Le trio s’approcha d’une porte gardée par deux militaires.

 

- Ils ont l’autorisation du Général Hammond. Expliqua Sam.

- Nous savons madame. Nous avons reçu des instructions à ce sujet.

- Bien.

 

Sam se tourna vers Cassy et Daniel. Elle voulut leur donner une parole d’encouragement mais ne sut pas quoi dire.

Daniel inspira un bon coup puis il frappa à la porte. De l’autre côté une voix féminine lança un " entrez ". Il tourna la poignée et poussa la porte.

A la vue des deux personnes qui rentraient dans ses quartiers, Miria se leva de son lit. Si un sourire avait commencé à se dessiner sur son visage quand elle avait vu Daniel, il avait disparu quand elle avait aperçu Cassandra.

Les mains dans les poches, Daniel regardait sa femme avec tristesse et mélancolie. Cassandra était droite comme un piquet le visage déterminé. Son regard était plein de colère.

Leurs regards... Ils faisaient plus mal que n’importe quel mot.

 

- Bonjour Cassy. Réussit enfin à articuler Miria.

- Bonjour madame. Répondit sèchement la jeune femme.

 

Le silence remplit de nouveau la pièce.

Miria baissa la tête.

- Je comprends que tu m’en veuilles… Tu as l’impression d’avoir été trahie… Je suis désolée Cassy.

- Je vous interdis de m’appeler ainsi ! Vous n’êtes pas ma mère et vous ne l’avez jamais été !

 

Surprise par la réponse de Cassy, Miria releva la tête et fit un pas en arrière.

Daniel n’avait pas bougé d’un centimètre.

 

- C’est vrai. Murmura t-elle. Mais pendant quelques temps, et pour la première fois de ma vie, j’ai eu l’impression que tu l’étais et que j’avais enfin trouvé une famille.

- Je ne suis pas de votre famille, et je ne l’ai jamais été ! Aucune mère digne de ce nom ne pourrait faire ce que vous m’avez fait ! Ça, je ne vous le pardonne pas !

 

Cassandra sortit de la pièce en claquant la porte. Miria resta seule avec Daniel qui n’avait toujours pas bougé.

Les yeux remplis de larmes, Miria s’adressa à son mari :

 

- Et toi ? Est-ce que tu vas sortir en claquant la porte ?

- Pourquoi as-tu dis que tu étais enceinte ?

 

Miria se tourna légèrement sur le côté pour fuir le regard de Daniel. Dans un geste de protection, elle mit les bras le long de son corps comme si elle se serrait elle-même dans ses bras.

 

- Je ne sais pas exactement… J’espérais que cela te donnerait… t’inciterait à rester avec moi… à ne pas me laisser seule. Sur le moment cela semblait être…

 

Pour la troisième fois, il y eut un silence.

 

- Que va-t-on faire de moi ?

- Je ne sais pas, cela ne dépend pas de moi.

- Et si cela dépendait de toi ?

 

Le docteur Jackson ne répondit pas. Il se tourna et se dirigea vers la porte de sortie. Il mit sa main sur la poignée de la porte mais ne l’ouvrit pas.

 

- Elle t’en veut parce que tu l’as abandonnée.

- Quoi ?

- C’était la deuxième fois qu’elle perdait une mère. C’est cela qu’elle te reproche. Pas le faite d’être… toi. Juste que tu n’étais plus là pour elle… pour nous.

 

Daniel sortit de la pièce.

Un des deux gardes en faction vérifia d’un rapide coup d’œil que l’extra-terrestre était toujours là et que le docteur Jackson qui sortait de la pièce n’était pas celle-ci sous une autre forme. Surveiller une alien polymorphe n’était pas de tout repos.

Dans le couloir, Cassandra était dans les bras de Sam. Visiblement l’adolescente venait juste d’arrêter de pleurer. Dans la pièce à côté, une femme venait, elle, juste de commencer…

 

 

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Un peu plus tard :

 

- Arrivée imminente ! Je répète arrivée imminente ! Lança une voix dans les haut-parleurs de la base.

 

Daniel sortit au pas de course de son bureau, renversant au passage un soldat transportant des fournitures. Le docteur ne prit même pas la peine de s’excuser. Oubliant la douleur lancinante de sa jambe il se précipita dans la salle de contrôle. Sam et Hammond étaient déjà sur place.

 

- Alors ? Demanda t-il la voix tremblante.

 

Le vortex était déjà ouvert, mais personne ne le franchissait.

 

- Nous venons identifier le code SG-1 mais personne n’est encore arrivé. Expliqua le Général.

 

Quelques secondes passèrent encore, qui parurent une éternité pour Daniel, avant que le premier membre de SG-1 ne franchise le vortex. Le Colonel O’Neill fut suivi du reste de l’équipe et de SG-3. Aris Bock semblait blessé à l’épaule et un membre de SG-3, visiblement blessé à la jambe, était soutenu par deux de ses collègues. Le capitaine O’Neill et un des membres de SG-3 poussaient une sorte de cercueil qui flottait à moins d’un mètre du sol.

 

- Docteur Jackson, vous…

 

Mais le Général Hammond ne put finir sa phrase. Daniel était déjà parti rejoindre ses amis dans la salle d’embarquement, suivi de près par Sam. L’officier fronça les sourcils de contrariété et partit rejoindre ses meilleurs éléments.

 

- Jack ! Où est Janet ? S’exclama l’archéologue.

- Du calme Daniel.

 

Jack arrêta Daniel d’une main.

 

- Elle est là Daniel. Expliqua le Capitaine Romanov.

 

La jeune Russe montra le sarcophage volant. Daniel s’approcha sans trop comprendre.

 

- C’est une unité de cryogénie portable. Expliqua Sam qui le suivait.

 

Sur le sarcophage se trouvait un petit carré de vitre recouvert de buée due à la différence de température intérieur/extérieur. Natalia passa sa main dessus. Daniel put apercevoir le visage de Janet Frasier endormi.

 

- Sam, sortez-la de là-dedans. Supplia le docteur Jackson.

- C’est déjà en cours, Daniel. Mais sa température doit remonter lentement.

- Très bien. Aris, Caporal Ford, rendez-vous à l’infirmerie. Docteur Carter, occupez-vous du docteur Frasier. Vous autres, briefing dans une demi-heure.

- Mon Général …

- C’est bon, docteur Jackson, vous aussi vous pouvez aller à l’infirmerie. Rompez.

- Merci, Général.

 

 

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Salle de Briefing :

 

- Alors Colonel, je vous écoute.

- La porte donnait directement dans la base Goa’uld. La résistance ennemie n’était pas très importante. Nous avons progressé sans trop de difficultés. Je suppose que les Goa’ulds ne voyaient pas de raison d’affecter plus d’hommes à une base qui ne servait plus à rien ou presque.

- C’est fort probable que depuis la mort de la plupart des Grand-Maîtres, les Jaffa en place aient déserté. Rajouta Teal’C.

- Il faut savoir mon Général, qu’en fait de base, cela ressemblait plutôt à un immense décor de cinéma. Expliqua Rachel.

- Comment cela ?

- Tous les lieux que le docteur Frasier avait l’habitude de fréquenter étaient reproduits : l’infirmerie de la base et ses alentours, sa maison, etc… Bref, tout ce qui était nécessaire pour former une espionne à vivre sur Terre dans le rôle de Janet Frasier.

- Nous avons même trouvé des dossiers très complets sur la plupart d’entre nous.

- Ils étaient très bien informés semble t-il ?

- En effet mon Général. Vous faites bien d’utiliser le passé, car il ne reste plus rien. Nous avons fait le ménage avant de partir.

- Vous avez bien fait Colonel. A votre avis, quel Goa’uld était responsable de la création de cette base et de l’envoi d’une espionne ?

- Le Colonel O’Neill et moi en avons discuté et sommes tombés d’accord pour le seul Goa’uld encore en vie qui ait visité cette base, c’est à dire Nirty. Expliqua Teal’C.

- En plus ça irait parfaitement avec le style du personnage. Elle est très douée pour l’espionnage et coups fourrés de ce genre. Rajouta O’Neill.

- Et pour ce qui est du docteur Frasier ?

- Nous l’avons retrouvée dans une salle de cryogénisation semblable à celle que Hathor avait utilisée pour SG-1 il y a quelques années.

- Ça ne fait pas aussi longtemps que cela Romanov, arrêtez de me vieillir plus vite que nécessaire.

- Désolée mon Colonel.

 

Jack, pour Teal’C, à voix basse :

 

- C’est vrai, quoi. Ce n’est pas nécessaire de nous rappeler que nous prenons des cheveux gris.

 

Teal’C leva un sourcil. O’Neill regarda le crâne lisse du Jaffa.

 

- Pardon… que JE prends des cheveux gris.

- Colonel !

- Mon Général ?

- Le briefing n’est pas fini.

- Bien sûr…. Nous parlions de quoi ?

- De ton âge.

- Rachel !

- Capitaine !

- Désolée, mon Général.

 

Celui qui n’avait encore rien dit jusqu’à présent, prit la parole :

 

- A votre avis pour quelle raison les Goa’ulds ont-ils gardé le docteur Frasier ainsi ? Il leur aurait été aussi simple de se débarrasser d’elle ou de la parasiter.

- Jonas Quinn aborde un point intéressant. Intervint Teal’C. La facilité que nous avons eue pour délivrer le docteur Frasier laisse entendre que cela pourrait être un piège pour introduire un élément hostile dans la base.

- Le bon vieux coup du Cheval de Troie ? Possible.

 

 

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Salle de quarantaine, infirmerie :

 

- Les constantes reviennent à la normale. Annonça Sam aux deux médecins qui attendaient autour du caisson. La température est à 37°C, le rythme cardiaque est régulier et son encéphalogramme est o.k..

 

Les deux médecins et les trois infirmières se demandèrent que pouvaient signifier les étranges signes qui apparaissaient sur une sorte de tableau de contrôle que manipulait le docteur Carter.

 

- Très bien écartez-vous, je vais ouvrir.

 

Derrière la vitre qui les séparait de l’action, Daniel et Cassandra retinrent leur souffle.

L’appareil émit un bruit qui ressemblait à deux ventouses se séparant. Le couvercle qui recouvrait le sarcophage se partagea en deux et s’ouvrit. Une brume blanche due au froid se dégagea dans la pièce. Sam et les médecins agitèrent les mains pour la dissiper et ainsi voir une Janet Frasier inconsciente mais bien vivante.

 

- Elle est à vous messieurs.

 

 

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Quelques heures plus tard :

 

Daniel était assis sur une chaise. Derrière sa vitre blindée, il contemplait Janet toujours inconsciente. La tête de Cassandra était posée sur ses genoux. L’adolescente s’était endormie.

Il sentit une main se poser sur son épaule :

 

- Salut Jack.

- Salut Daniel… Si vous alliez faire une pause. Allez donc manger un morceau. Et emmenez Cassy avec vous. Je reste pour surveiller. Si elle se réveille, je vous préviens.

- …

- Sam est à son chevet. S’il se passe quelque chose vous serez le premier au courant, promis.

 

A ce moment là, Teal’C fit son entrée.

 

- O’Neill. Daniel Jackson. Je vous apporte de bonnes nouvelles.

 

A ces mots Daniel sortit de sa torpeur et tourna la tête vers le Jaffa.

 

- J’ai croisé le Capitaine O’Neill, elle avait les résultats des tests effectués sur le docteur Frasier. Celle-ci n’est porteuse d’aucun dispositif à retardement, ni aucun rétro-virus.

- Enfin des bonnes nouvelles, merci Teal’C.

 

Le Jaffa inclina la tête en guise de remerciement. Daniel, quant à lui restait stoïque :

 

- Et s’ils lui ont fait un lavage de cerveau ?

- Pour ça il faudra attendre qu’elle reprenne conscience. Anis lui fera passer un test Zatarc à ce moment là.

- Pour ce que ça vaut…

- Daniel, soyez optimiste pour une fois.

- J’aimerais bien, Jack, j’aimerais…

 

Derrière la vitre Sam et une infirmière surveillaient leur patiente :

 

- Docteur Carter, elle se réveille !

 

Sam laissa tomber les papiers qu’elle tenait et se précipita au chevet de son amie. Elle ouvrit les yeux. Et regarda autour d’elle. Sam lui fit un grand sourire.

 

- Bonjour Janet, bienvenue parmi les vivants.

 

Janet voulut parler mais aucun son ne sortit de sa bouche.

 

- Chut. N’essayez pas de parler. Dit-elle d’une voix douce. Pour le moment vous ne pouvez pas, mais ça va venir. Je vais essayer de répondre aux questions que vous vous posez : Nous sommes à l’infirmerie. Je ne sais pas si vous vous en souvenez mais vous avez été capturée par les Goa’ulds. SG-1 vous a délivrée il y a quelques heures. Vous avez été placée en isolement car nous avons craint que vous soyez porteuse d’un virus ou d’une bombe. Mais je vous rasure ce n’est pas le cas. Vous sortez juste de cryogénie, c’est pour cela que vous avez aussi froid, mais ça aussi ça va passer.

 

Sam laissa quelques secondes à Janet pour assimiler tout ce qu’elle venait d’apprendre.

 

- Reposez-vous, je reste là.

 

De leur côté, Cassandra et Daniel étaient collés à la vitre dans l’espoir que la mère de l’une et la femme de l’autre les aperçoive. Cassandra ne pouvait retenir ses larmes. Même Teal’C affichait un sourire.

Jack avait décroché un téléphone :

 

- Général ? O’Neill. Je vous informe que la "Belle au bois dormant" est réveillée.

 

 

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Environ une heure après :

 

- S…Sam. Murmura une voix.

- Hé ! Vous êtes réveillée. Comment vous sentez-vous ?

- Vaseuse.

- C’est normal, ça ira mieux d’ici quelques heures. Regardez, il y a des gens qui veulent vous voir.

 

Sam fit un geste de la main et la porte s’ouvrit. O’Neill, Teal’C, Daniel, Hammond et Cassandra rentrèrent dans la pièce.

 

- Salut doc. Lança Jack.

- Maman !

 

Cassandra se précipita dans les bras de sa mère. Encore affaiblie, Janet eut le souffle coupé par l’enthousiasme de sa fille.

 

- Cassandra, du calme !

- Ce n’est pas grave Samantha. Comment vas-tu ma chérie ?

 

Cassandra pleurait dans les bras de sa mère.

 

- Mon Général.

- Content de vous retrouver docteur.

- C’est une joie de vous revoir parmi nous, docteur Frasier.

- Merci Teal’C.

- Je vous ai amené ça. Dit Jack en montrant le bouquet de fleurs qu’il tenait.

- Daniel, est-ce que ça va ?

- Ca va Janet, ça va…

- Cassy, arrête de pleurer… Mais, c’est mon imagination ou tu as grandi ?

 

Cassandra essuya ses larmes du revers de sa manche.

 

- Tu trouves ? Peut-être, je ne sais pas.

 

Janet regarda autour d’elle et posa la question que beaucoup craignait :

 

- Qu’est-ce qu’il s’est passé exactement ? Et combien de temps je suis restée prisonnière des Goa’ulds ?

 

 

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Dans le couloir :

 

De l’autre côté, quatre personnes attendaient :

 

- Pourquoi n’y allez-vous pas toutes les deux ? Demanda Aris Bock.

- Parce que cette Janet là ne nous connaît pas, ni Rachel, ni moi.

- C’est ennuyeux en effet. Rajouta Jonas.

- Si nous étions le seul ennui, je pense que ça ne serait pas très grave.

- Perdre presque trois ans de sa vie, c’est déjà dur pour quelqu’un qui mène une existence "normale", alors pour une personne qui évolue dans notre cercle d’activité… Rajouta Rachel

- Oui, je pense que le terme "ennuyeux" n’est pas le plus adapté. Finit Natalia.

 

La porte de l’infirmerie s’ouvrit et le Général, le Colonel, Teal’C et Daniel sortirent de la pièce

 

- Alors ?

- Alors, Sam va commencer les explications.

- Oui, nous avons préféré les laisser seules pour des explications en tête-à-tête. Venant d’elle ça sera plus facile pour Janet.

- Elle va tout lui expliquer ? En posant la question Rachel avait regardé Daniel.

 

 

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Chambre du docteur Frasier :

 

- Sam, que se passe-t-il ?

 

La sortie précipitée des quatre hommes avait déstabilisé Janet. Elle tenta de se redresser et de s’asseoir dans son lit. Voyant qu’elle peinait encore Sam et Cassy durent l’aider.

 

- Ce n’est pas mon imagination, tu as bien grandi. Vous avez dit que je suis restée en cryogénisation… Combien de temps ?

- Janet…

- Sam, allez au fait !

- Presque trois ans.

 

Ce fut comme un coup de marteau qui s’abattit sur Janet Frasier.

 

- Trois ans… Mais comment…?

 

Sam soupira.

 

- C’est compliqué. Quelle est la dernière chose dont vous vous souvenez ?

- J’étais en Égypte, au Caire, avec Daniel et vous. Nous revenions d’une mission qui avait assez mal fini. Une amie du docteur Jackson s’était retrouvée infectée par un Goa’uld. Osiris, si je ne m’abuse… Nous… nous attendions l’avions pour rentrer aux USA, je suis allée aux toilettes… et puis plus rien, jusqu'à ce que je vous revoie tout à l’heure.

- Ça confirme ce que nous savions pour le moment de l’enlèvement.

- Quoi ?

- Les Goa’ulds ne se sont pas contentés de vous enlever Janet, ils vous ont remplacée. Ils ont introduit une espionne qui, sous votre apparence, nous a infiltrés. Ce n’est que très récemment que nous l’avons découvert.

- Trois ans…

- Ça fait beaucoup à la fois je vais vous laisser encaisser cela et je reviendrai.

- Non ! Non… Continuez, je veux tout savoir… Au point ou j’en suis… Que s’est-il passé pendant ces trois ans ?

- Beaucoup de choses Janet, peut-être plus que pendant tout le temps où vous étiez parmi nous.

- Commencez par me parler de vous. Sam ?

- Eh bien… Ça va vous faire plaisir, je suis mariée.

- Vrai ?! Mais avec qui ?

- Devinez ?

- Le Colonel Jack O’Neill ! Lança Cassandra.

- Mais c’est merveilleux. Alors c’est Major O’Neill, Maintenant ?

- Docteur Carter-O’Neill. Je suis une simple civile.

- Et dire qu’il a fallu attendre quoi ? Quatre ? Cinq ans ?

- Presque six.

- Il vous en aura fallu du temps. Des enfants ?

- Heu… c’est compliqué, oui est non.

- Avec vous deux, je m’attends à tout.

- Tu ne peux pas imaginer à quel point. Rajouta Cassandra.

- Le plus simple est de vous montrer.

 

Sam s’approcha de la porte et l’ouvrit. Rachel et Natalia s’étalèrent devant Sam.

 

- Je peux vous aider mesdemoiselles ?

- Heu… J’étais en train de refaire mon lacet et j’ai glissé… Balbutia Rachel.

- Et moi… je l’aidais…. Rajouta Natalia.

- Janet, laissez-moi vous présenter ma remplaçante dans SG-1, le Capitaine Natalia Romanov.

 

Romanov se relevant :

 

- Docteur.

- Capitaine.

- Et celle qui a des excuses aussi nulles que celles de son père, c’est le Capitaine Rachel O’Neill. Ma fille.

- Salut doc.

- Votre fille !!

- Je vous ai dit que c’était compliqué.

 

 

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Quartiers de Miria :

 

- Entrez.

- Je vous dérange ? Demanda Jonas Quinn.

- Non, entrez, je vous en prie.

- Merci. Le Général Hammond m’a demandé de venir vous poser quelques questions pour en savoir plus sur vous. Êtes-vous d’accord ?

 

L’alien fit oui de la tête.

 

- Déjà d’un point plus personnel, je tiens à vous dire que je suis très heureux de vous revoir.

- Merci. Moi aussi.

 

Jonas, surpris :

 

- Ha bon ? Pourtant nous ne nous connaissons pas bien vous et moi ?

- Vu les personnes que j’ai côtoyées ces derniers temps, toutes les personnes de cette base me sont sympathiques.

- Ho… Hum, nous commençons ?

- Je vous écoute.

- Premièrement, comme vous devez vous en douter, tout le monde se demande comment vous avez fait pour ressusciter ?

- C’est très simple, je n’étais pas morte.

- Ha ?

- Pour faire simple les cellules de mon corps sont instables J'entends par là que je peux les modifier à volonté pour prendre une autre apparence, dans certaines limites. Mais dans certains cas mon corps réagit de lui-même pour s’adapter aux situations à problème que je peux rencontrer.

- Comme un tir de Zat’ ?

- Comme un tir de Zat’. Celui-ci a grillé la plupart de mes cellules nerveuses. Dans un instinct de survie, certaines cellules secondaires de mon corps se sont transformées pour devenir des cellules nerveuses. Évidement, tout comme il me faut du temps pour changer d’apparence il m’en fallait encore plus pour que je "ressuscite".

 

Jonas réfléchit un instant.

 

- Vous pouvez recréer un membre perdu ?

- Oula ! Disons que je peux le faire une fois, peut-être deux. Vous savez mon corps a ses limites. Et ma "résurrection", m’a déjà bien affaiblie.

- J’ai du mal à vous suivre.

- Disons que j’ai une sorte de "capital de régénération" qui est à présent bien entamé.

 

Jonas écrivait sur un calepin tout ce que lui expliquait Miria. Son regard se porta sur le plateau repas de son interlocutrice.

 

- Vous ne mangez pas ?

- Je n’ai pas très faim. Si quelque chose vous tente, allez-y.

 

Jonas ne bougea pas, mais il regardait toujours du coin de l’œil le plateau.

 

- Allez-y, vous dis-je.

- Vous êtes sûre ?

 

Miria lui fit un petit sourire en guise de confirmation. Jonas jeta son dévolu sur le fruit du plateau : Une banane.

 

- Merchi. Remercia Jonas, la bouche pleine.

- De rien.

- Hum… Vous dites qu’il vous faut un certain temps pour changer de forme. Mais si j’ai bonne mémoire quand vous vous êtes battue contre Aris Bock dans la salle de contrôle de la porte, vous avez pris plusieurs formes ou apparences en un rien de temps.

- C’est exact. En fait, je peux modifier ma structure très rapidement, mais cela s’avère très douloureux et très fatigant pour moi. De plus, si je ne prends pas le temps de m’adapter, je ne peux garder cette apparence longtemps. C’est comme faire un effort musculaire violent, sans prendre le temps de s’échauffer.

- Je vois. Répondit-il en mordant à nouveau dans sa banane. Quelles sont les limites de votre polymorphisme ?

- Je peux prendre virtuellement n’importe quelle forme, tant que celle-ci reste dans une taille relativement proche de la mienne. Je peux augmenter ou diminuer légèrement l’espace qui se situe entre les cellules de mon corps ce qui me permet de gagner ou perdre quelques centimètres. Par contre ma masse elle, reste toujours la même.

- Vous pouvez modifier votre voix, puisque vous aviez pris la voix du docteur Frasier.

- Mes cordes vocales, et la pigmentation de mes yeux sont les parties de mon corps les plus difficiles et les plus longues à modifier.

- Vos transformations sont entières ou seulement superficielles ?

- Comment cela ?

- Vos organes internes…

- Sont modifiables aussi. J’aurais fait une bien piètre espionne si je n’avais pas pu me faire passer entièrement pour une humaine.

- Exact.

- En fait la seul chose qui peut me trahir, c’est mon cerveau.

- C’est ce qui s’est passé.

- …

- Bon… Eh bien, je crois que c’est tout pour le moment.

- De toute façon si vous avez d’autres questions je reste à votre service. Je n’irai pas très loin de toute façon.

- Merci, pour la banane.

 

 

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Infirmerie :

 

- Eh bien, jeune fille, quelle histoire.

- N’est-ce pas ?

- J’espère que notre époque vous plait ?

- C’est plus calme que la mienne.

- J’imagine.

 

Sam, Rachel, Natalia et Cassy étaient assises autour du lit de Janet. Celle-ci venait d’apprendre l’histoire mouvementée de Rachel.

 

- Et Teal’C ? Que devient-il ?

- Ho, lui, il reste fidèle à lui-même.

- Pourtant il a eu quelques soucis.

- Lesquels ?

- Mis à part qu’il est retombé pendant une courte période sous le joug d’Apophis et qu’il a failli en mourir ?

- Encore en vie celui-là ?

- Normalement, non.

 

Un silence sceptique remplit la pièce.

 

- Sa femme est morte. Elle a refusé d’accepter un nouveau symbiote.

- Ho non…

- Dans son malheur, ça l’a beaucoup rapproché de son fils.

- Et il s’est découvert une grande fille qu’il a eue avec un amour de jeunesse, morte aussi d’ailleurs.

- Mais il ignore que c’est sa fille.

- Elle ne veut pas que lui disions. Pourtant j’ai essayé de la convaincre.

- Attendez, tout le monde le sait, sauf le principal intéressé ?

- Heu… Ben disons qu’à l’origine j’étais la seule à le savoir mais j’en ai parlé à Rachel… Commença Natalia.

- Et moi, j’en ai parlé à Sam et Jack.

  1. J’ai dû en glisser un mot à Daniel. Continua Sam.
  2. Qui me l’a dit. Poursuivit Cassy.
  3. Et Jack a peut être… par inadvertance, mis le Général au courant. Conclut Sam.

- Je vois…. J’aimerais que vous me parliez de celle qui a pris ma place. Vous éludez la question depuis le début

- Janet je ne pense pas que…

- Sam !

- Très bien… Eh bien il faut avouer que la ressemblance était frappante. Les Goa’ulds l’avait bien choisie. C’est en fait une polymorphe. Elle a pris votre apparence après avoir subi une formation dans le but de connaître le sujet qu’elle allait remplacer, en l’occurrence, vous… Et je dois avouer qu’elle a été très bien formée, nous avons tous étés bernés.

- Même moi. Murmura Cassy, visiblement gênée.

- Et qu’est-elle devenue ?

- Elle est ici. Consignée. Ça fait quelques temps déjà que nous avons découvert la supercherie, mais elle était tombée aux mains du NID avant qu’elle ne puisse nous dire où vous étiez. Ce n'est qu’il y a quelques jours que nous l’avons trouvée et que de ce fait nous avons pu vous délivrer.

- Et elle a coopéré sans difficultés ?

- Étrangement oui. Continua Rachel. Il semble qu’elle se soit prise au jeu et qu’elle ait préféré choisir notre camp plutôt que celui des Goa’ulds.

- Elle vous a donc avoué qu’elle n’était pas moi ?

- Non, en fait c’est grâce à une machine du docteur Carter que la vérité a éclaté… Toute la vérité… Répliqua Natalia.

 

Janet regarda Sam avec un air interrogateur. Celle-ci lui fit un signe négatif de la tête pour lui faire comprendre que le sujet devait être évité.

 

- Ce n’était pas dans son intérêt que son identité soit découverte. Elle ne voulait pas que tout ce qu’elle avait construit soit détruit.

- Comme quoi ?

 

Silence.

 

- Sam ! Cassy ! Mais enfin, allez-vous m’expliquer ce qu’elle a fait de si terrible ?!

 

Cassandra voulut répondre mais aucun son ne sortit de sa bouche.

 

- Elle s’est mariée, Janet… Vous êtes mariée… Expliqua Sam.

- Avec moi. Lança une voix.

 

Daniel venait d’entrer dans l’infirmerie.

 

 

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Bureau du Général Hammond :

 

Le Colonel O’Neill était assis en face de son supérieur.

 

- Alors mon Général ?

- Cela risque d’être difficile, Colonel.

- Je m’en doute bien. Annuler un mariage en temps normal c’est déjà difficile, alors dans ce cas là. J’imagine bien sur la mention " Raison de l’annulation : J’ai épousé une extraterrestre ". Ça fait plus titre de film qu’autre chose.

- Exact. En faisant remonter cela assez haut dans la hiérarchie, nous devrions pouvoir réussir à l’annuler sans trop de questions, mais en attendant, il faudra que les docteurs Jackson et Frasier se contentent d’un divorce.

- Et vu la rapidité de notre administration cela risque de prendre beaucoup de temps… Je vais aller prévenir Daniel.

- Faites donc.

 

 

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Couloir menant à l’infirmerie :

 

Jack arriva devant l’entrée de l’infirmerie et vit sortir les quatre femmes plus Daniel.

 

- Ha ! Daniel vous tombez bien il faut que je…

 

L’intéressé passa devant Jack sans s’arrêter.

 

- … vous parle…

 

Se tournant vers Sam :

 

- Il a parlé à Janet ?

- Oui.

- Et elle sait que… ?

- Exact.

- Oula ! Ça s’est mal passé ?

- C’est relatif…

 

 

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Chambre de Janet, quelque temps après :

 

Janet, allongée sur son lit regardait le plafond.

Soudainement, elle souleva les couvertures qui la recouvraient et les jeta au loin. Elle se leva mais un vertige l’obligea à ralentir ses mouvements. En fouillant dans les placards de l’infirmerie elle finit par trouver une des blouses bleues qu’arboraient certains membres du SG-C. Bien qu’un peu plus grande que sa taille, elle l’enfila. Une fois vêtue, elle se dirigea vers la porte de sortie et l’entrouvrit. Le couloir étant désert, elle sortit. Personne ne sut jamais ce qui avait poussé Janet Frasier à quitter sa chambre. Peut-être tout simplement l’envie de bouger après tout ce temps d’immobilité. Nul ne sut non plus pourquoi ses pas la menèrent au laboratoire de Samantha et pourquoi au lieu de rentrer dedans pour voir son amie, elle se contenta d’écouter ce qu’il se passait à l’intérieur.

Sam était en train de pianoter sur son ordinateur devant les yeux de son mari.

 

- Si je continue à cette allure, j’aurais fini à la fin du mois. Expliqua Anis.

- Parfait. Les autres ne sont au courant de rien ? Demanda Lamtash.

- Bien sûr sur que non, ils ne sont pas encore prêts pour tout cela.

- Je sais qu’avec des armes pareilles nous pourrions détruire la Terre mais…

 

De sa cachette, Janet blêmit...

Le téléphone du docteur Carter sonna.

 

 

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Bureau du Général Hammond, quelques secondes auparavant :

 

Le téléphone sonna :

 

- Hammond ?

- …

- Quoi ? Comment ça elle a quitté sa chambre ?

- …

- Mais bien sûr que vous devez la retrouver ! Non, elle n’a pas mon autorisation pour sortir ! Avez-vous prévenu le docteur Carter ?

- …

- Non, je m’en occupe. Vous, retrouvez le docteur Frasier. Et avec douceur ! Elle est assez perturbée comme cela !

 

Hammond raccrocha pour décrocher tout de suite après. Il composa un numéro.

 

 

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Sam et Jack :

 

Sam décrocha :

 

- Allô ?

- …

- Mon Général ?

- …

- C’est pas vrai ! Très bien, avec Jack, nous nous mettons à sa recherche.

 

Elle raccrocha. Jack la regarda, interrogateur.

 

- Janet a quitté sa chambre et personne ne sait où elle est.

- Mais que font les types de la sécurité !?

- Je me le demande.

- Allons-y.

 

Janet, toujours au même endroit comprit que le couple de "Goa’uld" allait sortir et partit aussi vite que ses jambes fatiguées lui permettaient.

Jack et Sam sortirent à ce moment là du labo et virent Janet s’éloigner précipitamment.

 

- Mais qu’est-ce que… ? Commença Jack.

- Janet ! Appela Sam. Attendez.

 

Ils se lancèrent à sa suite.

 

- Mais qu’est-ce qu’il lui prend ? Demanda Jack.

- Je ne sais pas elle. Elle a dû entendre ce dont nous discutions et… Ho mon Dieu ! Je ne lui ai pas dit pour nous !

- Ho, c’est pas vrai !

 

Le couple allait rattraper Janet quand celle-ci, au détour d’un couloir bouscula un soldat. Le docteur manqua de tomber si le militaire ne l’avait pas retenue.

 

- Docteur Frasier, est-ce que tout va bien ?

 

Janet ne répondit pas. Elle profita de ce que l’homme soit à sa portée pour lui prendre son arme qui se trouvait dans son étui. Surpris le soldat ne put rien faire. Frasier fit quelques pas en arrière pointant son arme sur son ancien propriétaire ainsi que sur Sam et Jack qu’ils avaient rejoint.

 

- Ne m’approchez pas ! Reculez ! Cria-t-elle.

- Janet, calmez-vous, je vous en prie. Supplia Sam.

- Restez où vous êtes ! J’ai failli marcher avec votre histoire d’enlèvement ! Mais vous avez commis une erreur : Cette méthode a déjà été utilisée sur la vrai équipe SG-1 par Hathor !

- Janet nous ne sommes pas des Goa’ulds.

 

Jack fit signe au soldat de ne rien tenter et de reculer.

 

- C’est ça ! Vous allez me faire croire que je suis folle et que j’ai des hallucinations ?!

- Non, Janet, vous n’avez pas eu d’hallucinations. Nous ne sommes pas des Goa’ulds mais des Tok’Ra.

- Bien essayé mais je ne marche pas ! Jamais le Major Carter n’aurait accepté un symbiote et encore moins le Colonel O’Neill.

- Là, elle marque un point. Murmura Jack.

- Les choses changent, Janet. Les circonstances ont fait que c’est arrivé.

 

Janet ne répondit rien mais continua à pointer son arme sur le couple. Elle semblait avoir oublié le militaire. Celui-ci, suivant les ordres de O’Neill attendait sans intervenir.

Attirées par les cris, plusieurs personnes étaient à présent là pour observer la scène. L’une d’elles avait décroché un téléphone mural.

Jack prit la parole :

 

- Écoutez doc… Si j’ai accepté un symbiote c’était pour sauver Sam. Vous le connaissez, il s’agit de Lamtash l'ancien symbiote de Martouf.

- Lamtash est mort en même temps que Martouf !

- Non, Janet, il a survécu…

- Je ne vous crois pas !

- Janet, mon symbiote à moi c’est Anis. Celui qui fut jadis celui de Freya.

- Vous allez me faire croire qu’elle est morte aussi ?!

 

Sam acquiesça.

 

- Janet, comment les Goa’ulds sauraient autant de chose sur vous ? Sur nous ? Qu’ils connaissent notre base et nos méthodes d’action, d’accord, mais nous…

- Posez-nous des questions dont nous sommes les seuls à connaître les réponses si vous le voulez.

- Ça ne se peut pas… Tout ça ne peut pas être vrai… Je ne peux pas vous croire.

- Alors ne les écoutez pas. Lança une voix familière. Ecoutez-moi.

 

Teal’C s’avança.

 

- Vous vous réveillez juste et retrouvez un monde complètement différent. Votre meilleure amie vous semble métamorphosée, elle a épousé un homme que vous ne reconnaissez plus. On vous dit que celui que vous connaissiez comme votre ami est à présent votre époux. L’adolescente que vous avez laissée est à présent une femme. De nouveaux visages qui vous sont inconnus arpentent ces couloirs. Et je comprends que vous sembliez perdue. Mais moi Janet Frasier, je reste Teal’C, le Teal’C que vous avez connu… Votre ami.

 

Le Jaffa tendit sa main vers Janet. Des larmes coulaient sur le visage de la doctoresse.

 

- Faites-moi confiance…

 

Janet en pleurs se laissa glisser contre le mur qui se trouvait derrière elle. Elle lâcha son arme et mit les mains sur son visage. Le Jaffa s’accroupit et d’un geste de la main fit glisser le revolver en arrière. Son propriétaire le récupéra. D’un geste sûr, ce qui surprit Sam et jack, il enlaça son amie. Celle-ci répondit à son étreinte et le serra dans ses bras. Elle posa sa tête sur la large épaule du Jaffa et pleura toutes les larmes de son corps.

 

 

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Le surlendemain, Maison familiale Frasier-Jackson :

 

Jack ferma le coffre de son pick-up.

 

- C’était le dernier carton ?

- Il semble. Répondit Teal’C.

- Où est Daniel ?

- Il discute avec Cassandra.

- Bon, eh bien il ne nous reste plus qu’à lui dire que nous avons fini de charger ses affaires.

- Nous devrions peut-être attendre un peu ?

- Ouais, vous avez raison…

 

Daniel était assis sur le canapé du salon, Cassandra était assise à ses côtés.

 

- Et qu’en est-il de moi ? Qui suis-je finalement ? Est-ce que je suis ta fille ou pas ?

- Légalement oui, puisqu’il n’est pas question pour le moment d’annuler quoi que ce soit. Pour le reste… Que dit ton cœur ?

 

Cassy se blottit dans les bras de son père.

Au bout de quelques secondes Daniel reprit la parole :

 

- Il va falloir que j’y aille, il vaut mieux que j’évite de croiser ta mère. Je crois que ça vaut mieux pour tous les deux.

 

Daniel se leva et se dirigea vers la table du salon où étaient posés des documents. Il regarda la signature du docteur Frasier en bas à gauche du papier. Il prit un stylo et signa à l’emplacement qui lui était réservé juste à côté de celui pour sa femme. Ou plutôt de son ex femme puisque avec cette signature ils étaient officiellement divorcés.

Il embrassa une dernière fois Cassandra.

 

- Au revoir papa. A bientôt.

- Au revoir ma chérie. Occupe-toi bien de ta mère, elle va avoir besoin de toi.

- Promis.

 

Il posa un baiser sur le front de la jeune femme et sortit. Il rejoint Jack et Teal’C.

 

- Daniel ?

- Allons-y, je n’ai plus rien à faire ici…

 

 

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SG-C, le même jour :

 

Sam, Janet et Aris Bock arrivèrent devant une porte gardée par deux soldats.

 

- Vous êtes sûre de ne pas vouloir que je vous accompagne ?

- Certaine. Il faut que je combatte mes démons toute seule.

- Très bien.

- Si vous êtes en difficulté, criez. Expliqua Aris. Je serais là en un instant.

- Merci.

 

Les deux militaires s’écartèrent et le docteur rentra dans la pièce.

A la vue de la personne qui venait d’entrer, Miria déglutit. Elle sentit ses jambes devenir du coton.

 

- Bonjour. Dit clairement Janet.

- Bonjour. Peina à articuler son interlocutrice.

 

Dans un silence de mort les deux femmes se faisaient face.

 

- C’est drôle, j’imaginais vous sauter à la gorge pour vous étrangler en rentrant dans cette pièce. Mais maintenant que je vous vois…

- O.. Oui ?

- J’ai pitié de vous, de ce que vous êtes et de ce que vous avez vécu.

- Je suis… désolée.

- De quoi de m’avoir voler trois ans de ma vie ou bien d’avoir mieux réussi que moi en ce laps de temps ?

- Quoi ?

- Vous aviez une vie de famille heureuse et mon retour a tout détruit n’est-ce pas ?

 

Miria était complètement déstabilisée par les propos de Janet.

 

- Je ne comprends pas …?

- Mon retour a détruit une famille stable. Daniel est partagé, Cassandra perdue et vous… vous êtes ici, à vous morfondre.

- Mais…

- J’ai beaucoup parlé avec Cassandra. Il semble que vous vous entendiez mieux avec elle que moi. Vous la compreniez mieux. J’étais tout le temps en opposition avec elle et vous vous avez su la guider et la comprendre mieux que n’importe qui… mieux que moi.

- Je… Je n’ai fait qu’être vous…

- Non, je suis convaincue que vous étiez plus qu’une doublure de moi. Jamais je n’ai séduit Daniel, vous oui. Il est clair que votre propre personnalité a pris le dessus et c’est cette personnalité qui a charmé Daniel et amadoué Cassy.

 

Miria était abasourdie par les propos de Janet. Elle se posait même des questions sur l’état mental de cette dernière.

 

- Avez-vous demandé l’asile politique ? Interrogea Janet.

- Oui, mais j’ignore pour l’instant ce qu’ils ont décidé pour moi. Je suppose qu’ils ne me font pas confiance… Ce que je comprends tout à fait.

- Ne vous en faites pas, vu que je vais être absente pendant quelques temps ils vont devoir trouver quelqu’un pour me remplacer. Et ils vont vite s’apercevoir que le docteur Gordon n’est pas aussi compétent que vous… que nous.

- Vous voulez que je prenne votre place ?! Ici ?!

- Qui d’autre que vous peut le faire ? Assez de vies ont été bouleversées, j’espère que vous pourrez vous en construire une ici.

 

Miria avait les larmes aux yeux.

 

- Merci… Mais, qu’allez-vous faire ?

- Je pars en vacances. Ordre du psychiatre, il faut que change d’air. Et ne me remerciez pas. Qui sait si dans quelque années, vous ne le regretterez pas ? Parfois une cellule de haute sécurité est plus confortable et plus sûre que le SG-C.

 

Janet s’apprêta à sortir.

 

- Attendez !

 

Elle se retourna.

 

- Est-ce… Est-ce que vous pouvez dire à Cassy que je suis…

- Elle le sait déjà.

 

Et elle sortit refermant la porte. Janet s’appuya contre celle-ci. Il lui sembla qu’un immense poids venait de lui être retiré des épaules.

 

- Janet, est-ce que ça va ?

- Oui, Sam. J’aimerai juste rentrer chez moi.

 

 

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Salle de Briefing, en fin de journée :

 

Hammond était assis en bout de table comme à son habitude. A ses côtés, tout SG-1 était rassemblé ainsi que le docteur Carter.

 

- Messieurs, mesdemoiselles et madame, si je vous ai réuni c’est pour deux raisons. Premièrement sachez que le docteur Frasier a passé avec succès le test Zatarc et que, sauf mauvaise surprise, tout devrait bien se passer pour elle.

- Personnellement, les surprises, j’en ai assez… Grommela Rachel

- Deuxièmement sachez que Pentagone s’est penché sur le cas de demande d’asile politique de notre invitée. Ceux-ci sont d’avis de se ranger à notre décision. Ils pensent que nous sommes les mieux placés pour décider de l’avenir du… Il hésita un instant… docteur Miria Jackson. C’est pourquoi je veux entendre votre opinion à chacun d’entre vous avant de prendre une décision. Est-ce qu’oui ou non nous acceptons sa demande d’asile et l’intégrons parmi nous ? Ou bien est-ce que nous l’envoyons en prison pour, sans doute, le reste de sa vie ?

 

Visiblement Hammond avait déjà son opinion sur la question, mais l’avis de son équipe phare lui tenait à cœur.

 

- Pour ma part, commença Teal’C, je ne peux que comparer la vie de Miria Jackson à la mienne. Une vie d’esclavage à la recherche de la liberté. Je ne peux donc qu’approuver le fait qu’elle se joigne à nous.

- Moi aussi Teal’C, je connais l’esclavage des Goa’ulds et ce qu’ils sont capables de faire à leurs prisonniers. Je vous suis.

- Merci Capitaine O’Neill. Capitaine Romanov ?

- Je vais voter "blanc", mon Général. Je suis encore trop partagée pour prendre une décision.

- Très bien, je prends note de votre choix. Docteur Carter ?

- Janet est mon amie et elle est d’accord pour que Miria soit des nôtres, alors c’est d’accord pour moi.

- Colonel ?

- Pff… Donnons-lui une chance… D’accord pour moi.

- Docteur Jackson.

 

Daniel ne répondit pas, il fixait la table en silence.

 

- Hé ! Daniel ! On vous parle !

 

Il releva la tête.

 

- Vous parlez d’un choix… dans les deux cas je suis perdant… D’accord, elle peut rester.

- Très bien. Le docteur Miria Jackson sera donc sous les ordres du docteur Gordon. Ses accréditations seront limitées aux zones non sensibles. Du moins jusqu'à ce qu’elle nous démontre que nous pouvons lui faire entièrement confiance.

- Colonel, je vous charge de prévenir le docteur Jackson et de lui trouver des quartiers plus convenables que ceux qu’elle possède actuellement.

- A vos ordres.

- Rompez !

 

Tout le monde se leva et commença à quitter la pièce. Jack donna une tape amicale sur l’épaule de Daniel qui n’avait pas bougé de son siége.

 

- Docteur Jackson… Docteur Miria Jackson… Pensa t-il. Il esquissa un sourire mi-cynique, mi-amusé.

 

 

Fin de l’épisode.